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ITW Rémy Valin : « On commence à être dans la lumière »

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Équipe surprise du début de saison, Évreux reste sur six victoires d’affilée. Co-leader de Pro B, l’ALM se rendra à Pau ce week-end pour un match au sommet. Avant de se déplacer dans le Béarn, l’entraîneur Rémy Valin a pris de son temps pour répondre à nos questions.

Évreux leader, est-ce une surprise pour vous ?

Que l’on soit leader n’est pas une surprise en soi car, pour moi, 1er au bout de 11 journées ne veut pas dire grand-chose, à part que l’on a bien travaillé, que l’on ne s’est pas trompé en gardant la quasi-totalité de l’équipe, et donc que l’on est récompensé de nos efforts par cette place honorifique. Maintenant, la place de leader, quand on a joué plus de match à la maison que les 3e et 4e du championnat, qui ne sont qu’à une victoire de nous, et sachant que l’on va à Pau vendredi, est quand même suspendue à un fil très mince.

Photo : Alain Mainot

Justement, vous allez jouer un match au sommet ce week-end à Pau. Comment vous l’envisagez ?

C’est un match excitant à jouer contre Pau. À Pau c’est toujours particulier : rentrer dans le grand hall avec toutes l’histoire du club en photos et maillots. Je suis content pour les joueurs qu’ils puissent jouer ce match en étant à égalité avec Pau. Maintenant, il faut l’aborder comme les derniers matchs à l’extérieur et être présent dans les secteurs-clés qui font la différence à l’extérieur. C’est un match qui peut booster notre confiance, mais la pression n’est pas sur nous mais sur Pau, pas parce qu’il joue Évreux, mais parce que c’est un match à domicile et qu’on connaît l’importance des matchs à la maison. Nous, on a dû cravacher à l’extérieur pour compenser nos 2 défaites à la maison. Quand on perd à la maison, on perd tout le bénéfice et tous les efforts accomplis lors d’une victoire à l’extérieur qui sont si dures à conquérir dans cette division. C’est un match qui, pour nous, est une belle affiche mais, dans un championnat, la victoire contre Charleville à autant d’importance d’un point de vue comptable qu’un exploit à Pau.

Vous êtes l’équipe en forme de Pro B avec 6 victoires, la stabilité de votre effectif y est pour beaucoup ? Car vous semblez clairement en avance sur des équipes talentueuses comme Bourg ou Rouen mais qui se cherchent encore un collectif.

Oui, la stabilité de l’effectif y est pour beaucoup. On a commencé à écrire une histoire depuis l’année dernière et l’on a des points de référence mais, surtout, je pense qu’il y a une confiance qui s’est installée entre nous tous. Pour ma part je connais les défauts et qualité de chacun par cœur et, aujourd’hui, je sais ce qu’ils ont dans le ventre et ce dont ils sont capables. Par exemple, de renverser beaucoup de situations ou d’aller gagner partout. J’espère surtout que cette stabilité nous permettra de passer les moments difficiles que l’on va avoir pendant la saison, car il va y en avoir, c’est surtout là que l’on pourra vraiment juger l’ALM et si on est un groupe fort avec des joueurs qui s’entraideront. Aujourd’hui on commence à être dans la lumière. Pour y rester ? Il faut un groupe capable de faire face quand on rentre dans le dur mais, là-dessus, je suis plutôt confiant car je connais mes hommes.

Photo : Alain Mainot

 

Cette belle série correspond au retour de blessure de Drake Reed : est-il le stabilisateur de l’ALM ?

Le retour de Drake est un plus indéniable, Kyle Austin a très bien fait son job a été très pro, mais il n’était que de passage. Drake est ici depuis 3 ans quasiment et c’est un vrai joueur de club. C’est quelqu’un qui travaille dur, qui a la volonté de s’améliorer, qui est adorable dans la vie et un combattant intense sur un terrain… et qui, comme ce week-end, peut faire 34 points / 37 d’éval. Moi, j’adore même si, des fois, quand il part tête baissée et qu’il shoote alors qu’il a 4 mecs sur le dos et que tous les autres sont démarqués, il m’énerve (rires) ! Drake, tu peux partir à la guerre avec lui. Pour répondre à ta question, je ne sais pas si il est un stabilisateur, mais il est un plus dans l’intensité, dans le scoring, les rebonds et la défense. C’est plutôt un energizer de plus.

Jeremiah Wood est énorme depuis son arrivée en Pro B : meilleure évaluation du championnat, un triple double etc. Pourtant, on a l’impression qu’il n’est pas jugé à sa juste valeur. C’est votre sentiment aussi ?

Wood, déjà, c’est un personnage. C’est vraiment un bon mec, même si il peut sembler un peu too much de l’extérieur peut-être. Ça, c’est le privilège d’un coach avec les heures d’entretiens individuels avec lui, les vidéos et de parler d’autres choses que du basket : on connaît bien les gens. Je n’ai plus la même opinion sur lui qu’au début. Maintenant il est à plus de 25 d’évaluation en 47 matchs avec nous et, surtout, à plus de 4 passes, même si il est loin d’être parfait. C’est vrai qu’il n’a pas eu le même traitement médiatique (même si on n’est qu’en Pro B et qu’on ne se prend pas pour ce que l’on est pas) que certains autres dans la division. Maintenant, ce n’est pas la fin du monde, l’essentiel c’est qu’il continue à s’investir avec nous.

On connait ses nombreuses qualités : pivot altruiste, excellent sens du rebond etc. Est-ce qu’il pourrait évoluer en Pro A ?

Beaucoup de joueurs de Pro B peuvent jouer en Pro A (Français ou US). Tout dépend de ce qu’on attend d’eux, le problème c’est que, souvent, pour qu’on dise d’un joueur qu’il est bon, il faut qu’il faut qu’il fasse 25 points / 15 rebonds. Tu sais, dans le jeu, il y a les écrans, les passes dans le collectif, le timing pour poser les écrans , la défense sur la balle et à l’opposé, la spécialisation etc.. Les joueurs capables de faire tout ça peuvent jouer à peu près partout.
Souvent, on entend : « Non, mais untel ou untel il ne peut pas jouer en Pro A (parce que si ou ça) » et, après, tu regardes les résultats de l’EuroChallenge et tu vois ces joueurs, dans des équipes étrangères, battre des équipes françaises, et ils jouent 25 minutes (ndlr : dernier exemple en date cette semaine avec Justin Ingram – ex Saint-Étienne, Bourg, Clermont, Antibes – qui a cumulé 14 points, 5 rebonds et 6 passes contre Dijon). Je ne pense pas qu’il faille nécessairement mettre 30 points par match en Pro B pour jouer en Pro A mais, surtout, savoir jouer au basket et pas forcément qu’avec la balle ! Et là tu en as un sac de joueur – les Denave, le petit Monclar, Driss, Akono, Choquet, Bah etc. ( je ne vais pas citer mes joueurs – ça porte la poisse). Après, tu peux jouer à 10 joueurs et faire évoluer ces joueurs au-dessus , la spécialisation des postes, le partage du temps de jeu (qui doit rentrer dans l’éducation de nos joueurs, savoir et accepter être efficace sur de plus courtes périodes)… mais 10 joueurs qui peuvent jouer, ça coûte de l’argent, et ça c’est un problème. Donc, pour répondre véritablement à ta question, si tu prends Wood pour jouer le titre en Pro A dans une équipe à 7 joueurs et demi, je ne suis pas sûr. Si tu le prends dans une équipe complète, il y joue tous les jours, mais ça ne reste que mon avis, je me trompe peut-être complètement… je ne suis peut-être pas objectif quand ça concerne mes joueurs.

Jeremiah Wood et Guillaume Costentin (photo : Dvelec Photography)

 

Seule recrue de l’intersaison, Clevin Hannah semble lui s’être parfaitement adapté ?

Clevin s’est très bien adapté, et il n’avait pas le rôle le plus facile : seul joueur nouveau de l’équipe et meneur de jeu (le joueur avec qui je suis le plus exigeant et souvent le plus dur). Pour l’instant, humainement et sur le plan basket, je le trouve très bien. Maintenant, c’est dans la difficulté que tu juges les hommes, pas quand tout va bien. Ceux qui tournent le dos, ceux qui s’en foutent, ou ceux qui se battent et aident les autres. Je pense que c’est quelqu’un sur qui tu peux compter d’après ce que je vois. Il a pris des très gros tirs pour gagner les matchs à Boulogne, à Rouen , à Fos et, en général, les joueurs qui savent se montrer décisif et prendre leurs responsabilités quand c’est chaud, sont des gens fiables et courageux car, là ou certains n’osent pas, eux ils font la différence. Mais la seule vérité est celle d’une saison entière, comme l’a très bien dit Gédéon Pitard du Havre : « Le championnat n’est pas un sprint mais un marathon. »

Vous avez sûrement le meilleur trio étranger de Pro B mais aussi une base française de grande qualité avec Guillaume Costentin, notamment en capitaine de route. Comment jugez-vous l’évolution de vos jeunes joueurs ?

Guillaume est, lui, le vrai stabilisateur de l’équipe dans le jeu, et il doit l’être aussi au niveau émotionnel. Il fait tout ce qui ne se voit pas dans les stats et, des fois, il est capable de coup d’éclats offensifs, comme contre Châlons-Reims l’année dernière, ou encore son 1er quart-temps contre Limoges au 1er match de playoffs. Pareil, il est capable de mettre des tirs décisifs.
Lamine Sambé sort d’une saison blanche mais il apporte énormément dans l’envie et dans la pression défensive qui est son job premier cette saison. Il a une marge de progression très importante, car il a des qualités de départ en dribble et de tirs mais, comme Lahaou Konaté, il doit se concentrer sur la lecture de jeu pour pouvoir exploiter son potentiel. La vitesse c’est très bien, mais on doit faire le bon choix derrière.
Lahaou, personne ne le connaissais l’année dernière et on lui a mis une forme de pression sur cette saison, en voulant qu’il explose tout trop vite mais ce qu’il fait est déjà très bien car, à 21 ans, il est devenu un vrai joueur pro. Maintenant, soyons patient avec lui et il va franchir les étapes une par une.
Steeve Ho You Fat a lui passé un cap dans la maturité (en tant qu’homme et joueur je pense) et la dureté. C’est très bien mais il doit encore se mettre la pression, notamment dans la qualité de passe, et faire une saison pleine.
Garry Florimont réalise, à mon avis, son meilleur début de saison depuis qu’il est pro , et il arrive à être très efficace en sortie de banc. Lui, c’est ma grosse satisfaction de la saison pour l’instant. À Fos, sans lui on ne gagne pas et, contre Rouen, en 1ère mi-temps c’est lui qui nous tient en vie . Son temps de jeu en moyenne ne traduit pas l’impact qu’il a pu avoir sur certains matchs.

Garry Florimont (photo : Alain Mainot)

 

Le club d’Évreux est-il jugé à sa vraie valeur ?

Pour être considéré, il faut gagner et encore gagner. C’est difficile d’être des « stars » dans la division quand vous avez des monuments comme Pau, Antibes, Limoges etc.. Évreux c’est 25 ans en Pro A et Pro B, et un vrai public. C’est une ville basket mais, à part chez les jeunes dans les années 90, Évreux n’a aucun titre de champion de France. C’est pour cela qu’on entend peu parler de nous je pense, on fait partie du paysage pro, on est des historiques mais on a jamais eu un titre et on est pas une grosse ville donc, forcément, on est moins dans la lumière que Rouen, par exemple. Mais à Évreux, le basket est capital.

La Pro A est-elle un objectif à terme pour le club ?

La Pro A ? On verra, à chaque jour suffit sa peine. Continuons à prendre match par match avec cette même ambition qui nous anime et on verra, c’est pour cette saison, sur le long terme (je parle dans les années à venir). Si Évreux veut aller en Pro A et s’y installer, le budget doit progresser. Aujourd’hui et depuis 4/5 ans, on doit être la 12/13e masse salariale du championnat et autour du 10/11e budget. Donc la volonté des dirigeants de l’ALM et de ses acteurs est d’aller plus haut. Maintenant, nous n’avons pas toutes les clés en main pour y arriver, d’autres acteurs doivent nous permettre d’y arriver et ça, c’est une question de choix.

Retrouvez l’actualité de l’ALM Évreux sur www.alm-evreux-basket.com

Photo : Alain Mainot


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