La déroute limougeaude face au Havre de samedi dernier n’a fait que mettre en lumière les défauts de plus en plus problématiques du CSP. Si les joueurs semblent avoir globalement du mal à assimiler la méthode Giannakis, la faille de Limoges se situe surtout au poste 5. Certes renforcé par un Jon Brockman qui s’avère être plutôt convaincant pour l’instant avec déjà deux double-double au compteur, la raquette du CSP prend l’eau à de nombreuses reprises. Pourtant, le club du Limousin est quantitativement fourni en pivots avec pas moins de trois big men : Fréjus Zerbo, Vasco Evtimov et Ty Walker.
Le premier nommé remplit pour l’instant son rôle. Jeune intérieur prometteur, l’ancien joueur de Gravelines prend confiance à chaque apparition et grandit au contact du technicien grec. Le Burkinabé constitue une rotation de qualité même s’il reste encore trop fruste en attaque. Le souci est qu’il est le poste 5 qui doit actuellement assumer le plus de responsabilités.
Le cas Vasco Evtimov représente en revanche une énigme. Malgré toutes ses qualités (charisme, grosse défense, intensité, présence aux rebonds, etc.), le frère d’Ilian n’a joué que 21 minutes au total depuis le début de saison. Surtout, il n’a jamais dépassé le cap des 7 minutes au cours d’un match (samedi contre le STB justement). Aucune raison n’a filtré sur les raisons de cette faible utilisation. Un choix qui surprend, d’autant plus que l’ancien joueur du Paris-Levallois paraît avoir le profil pour combler les failles du CSP. Alors, est-il en méforme ? Ne s’entend t-il pas avec Panagiotis Giannakis ? Ou bien l’entraîneur grec considère t-il que le Franco-Bulgare n’est pas capable d’apporter à l’équipe ce dont elle a besoin ? On devrait avoir la réponse au cours des prochaines semaines…
Mais surtout, c’est la présence de Ty Walker qui fait débat. Si le rookie a indéniablement un immense potentiel et un physique très intéressant, il ne semble pas encore prêt à jouer un vrai rôle en Pro A. Certes intimidateur avec ses longs segments en défense, l’ancien pivot de Hong Kong est en revanche trop naïf, mordant dès la première feinte. Également un peu juste physiquement, l’Américain paraît trop léger pour tenir le coup face aux pivots massifs de Pro A. Parallèlement, Ty Walker peine à faire valoir sa taille en attaque et sa palette offensive n’est pas encore assez développée pour qu’il puisse véritablement peser avec la balle dans les mains. Enfin, chacun de ses passages sur le terrain se conclut par une soufflante monumentale de Panagiotis Giannakis. Preuve peut-être que le technicien grec croit en son rookie. Mais est-il capable de s’adapter à son nouvel environnement ? La patience du club aura certainement des limites.
Avec un effectif aussi quantitativement fourni, Limoges devrait être capable de trouver un pivot au profil adapté à ses besoins. Pourtant, le CSP ne présente actuellement aucun poste 5 capable de véritablement peser en attaque. L’arrivée de Jon Brockman devrait pouvoir corriger cela à terme. Mais le chaînon manquant à l’équipe limougeaude n’est-il pas un intérieur à l’arsenal offensif développé ? L’avenir nous le dira…
Ty Walker (photo : Olivier Sarre)