Dans le sport moderne et en particulier le basket français, rares sont les joueurs faisant partie de l’identité d’un club et faisant preuve d’une grande fidélité. A l’heure des contrats à année unique et des changements de clubs annuels, Nicolas Gayon fait figure d’exception. Le Montois effectue en effet sa 7e saison au sein de l’Hermine de Nantes dont il est le capitaine, une loyauté à souligner. Joueur référencé de Pro B, le shooteur formé à l’Elan Béarnais est régulier autour des 8 à 10 points de moyenne depuis plusieurs saisons et avait pris l’habitude de démarrer les rencontres de manière quasiment systématique depuis 2 ans.
Un sixième homme de luxe
Le rôle de ce joueur de 30 ans a légèrement évolué cette saison puisque Guillaume Quintard le fait plutôt sortir du banc dans un profil de joker de luxe capable de faire sauter le verrou des défenses adverses. Il n’a par exemple commencé qu’une seule des 14 rencontre de la saison 2012-2013 sensiblement en deçà de ce qu’il avait connu depuis 3 ans (20,9 minutes en moyenne contre 25 à 27 les saisons passées). Paradoxalement, le rendement de Gayon n’a pas faibli, au contraire, car il réalise actuellement la meilleure saison de sa carrière en LNB (lui qui était passé 3 ans à Denek Bat Urcuit en début de carrière) d’un point de vue individuel avec des moyennes de 11,8 points, 3 rebonds et 1,6 passe pour une évaluation de 12,6. Ces performances lui permettent de compter parmi les tous meilleurs éléments JFL du championnat comme l’illustrent sa 11e place au scoring et sa 13e à l’évaluation.
En cette première moitié de saison, le club nantais est dans une situation vraiment délicate puisqu’elle se classe à la 16e place (ex-aequo avec le 14e Denain) avec un bilan négatif de 5 victoires pour 9 défaites. Un point est particulièrement intéressant afin de souligner l’impact du capitaine de l’Hermine sur les résultats de son équipe. Si on analyse le rendement de ce dernier, on se rend compte que lorsque Nantes s’est imposé, Gayon a réalisé une évaluation d’au moins 16, et qu’il n’a jamais atteint cette barre lors des 9 déconvenues des siens. De même, il n’a jamais inscrit moins de 12 points lorsque les matchs se sont soldés de façon positives pour l’équipe de Loire-Atlantique. Un constat s’applique donc, lorsque l’extérieur originaire du Sud-Ouest fait des bons (voir très bons) matchs, son équipe repart avec la gagne. Dans le même sens, on s’aperçoit que ce fort shooteur a toujours atteint un pourcentage bien supérieur à 50% dans les succès collectifs nantais. Nicolas Gayon fait donc figure de baromètre dans le jeu et les performances de l’Hermine cette année et exerce une très forte influence sur le groupe.
Reste à savoir si lorsque Gayon est en grande forme il entraine ses coéquipiers dans son sillage ou si à l’inverse, ses performances sont meilleures parce que le collectif tourne mieux et lui permet de s’épanouir encore davantage. Toujours est-il que les deux semblent intimement liés depuis le début de la saison et que le sniper devra continuer d’évoluer sur des bases similaires aux actuelles pour participer à une éventuelle éclaircie dans les résultats pour l’instant décevants de son équipe. Toujours impeccable en terme de réussite, il est d’ailleurs au sommet de son art puisque ses pourcentages aux tirs (49,5%), à 3-points (47,6% et 7e du championnat dans cette catégorie) et aux lancers-francs (89,2 %, 5e plus adroit de la division) sont les meilleurs de sa carrière en Pro B. Reste dorénavant à espérer une fin de saison la plus confortable possible pour Gayon sur le plan collectif pour que cela ne vienne pas gâcher un formidable exercice individuel.