Ce soir avec son équipe de Lyon, Laurent Buffard foulera de nouveau le parquet d’une salle – Mangin-Beaulieu – qu’il connaît par cœur. Entraîneur du Nantes-Rezé Basket pendant trois ans (2009-2012), il a quitté les bords de la Loire à l’intersaison pour rejoindre ceux du Rhône. Même si le coach souhaitait rester, il ne faisait plus forcément partie des plans du président, ou du moins plus au même tarif. Mais malgré ces différends, il a marqué de son empreinte le NRB.
« J’ai un souvenir un peu d’inachevé, avoue-t-il à 20 Minutes. Si Bernie Ngoiysa ne se blesse pas dès le début, on aurait réussi le projet et jouer l’Euroligue… J’en suis sûr. Après, on a gagné trois challenge-round, pérenniser le club en Coupe d’Europe. J’ai participé à la structuration du club. »
Même s’il a emmené le club vers l’Eurocup, l’objectif premier restait la qualification en Euroleague, que les Nantaises ont loupé parfois de peu, mais souvent faute d’un effectif conséquent. Et cela découle directement d’un budget pas forcément à la hauteur des ambitions, les investisseurs privés rechignant à s’impliquer dans le basket privilégiant le handball. Pour l’ancien coach de Valenciennes, le basket n’est pas forcément d’avenir à Nantes.
« Je ne change pas là-dessus. Je trouve qu’il n’y a pas d’investisseurs qui s’intéressent au basket féminin ou masculin là-bas. Sinon, il y a longtemps qu’il y aurait une grosse équipe… C’est très dur de trouver des partenaires alors que c’est une grosse ville et surtout une grosse Ligue de basket. La problématique, c’est le privé. »
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Poussé vers la sortie, il a rejoint à l’intersaison dernière un club avec des ambitions et des moyens donnés par la ville. Parti pour évoluer en Ligue 2, le LBF a finalement profité de la liquidation judiciaire de Challes-les-Eaux pour rester parmi l’élite et même se concocter un effectif capable de viser le haut du tableau dès cette saison. Au final, si les ambitions sont les mêmes qu’avec Nantes à l’époque, à savoir accrocher l’Euroleague rapidement, les moyens mis à disposition ne sont pas les mêmes.
« A Nantes, on était des bohémiens. On n’avait pas de salle, pas de bureaux… Tout était compliqué. A Lyon, on est sur une unité de lieu extraordinaire. Il y a un vrai contexte de convivialité avec les autres sports (foot et rugby). Ici, ça ne se tire pas dans les pattes, comme à Nantes, avec le hand, le foot… Tout le monde est séparé là-bas. Chaque président se cabre dans son coin. À Lyon, les présidents sont larges d’esprit et ont assez de vécu pour comprendre qu’il faut mutualiser les forces. »