Alors que le Denain Voltaire Hainaut Basket avait effectué un recrutement fait de paris cet été, son engagement en Pro B a longtemps été suspendu à un fil. Après 7 journées sans victoire, on ne donnait pas cher de la peau des troupes de Marc Silvert. Mais après un premier succès à Charleville, la tendance s’est inversée et les nordistes ont enchaîné 4 succès en 6 matchs pour se replacer et quitter la zone des relégables.
Malgré ces beaux efforts, les ennuis ont petit à petit rattrapé les coéquipiers de Xavier Gaillou et les différents joueurs Américains ont finalement refusé de continuer à évoluer en rouge et blanc après avoir découvert qu’ils n’étaient pas assurés. C’est donc sans eux que Denain vient d’affronter coup sur coup Evreux et Antibes, livrant des parties honorables compte tenu du contexte compliqué dans lequel navigue le club.
Véritables guerriers qui se débattent dans la tourmentes, les Français qui composent l’effectif de l’ASC assurent tant bien que mal des matchs de qualité sans savoir vraiment de quoi leur avenir sera fait. Nous avons donc choisi de vous les présenter, alors que beaucoup d’entre eux avaient tout à prouver à ce niveau au coup d’envoi de la saison.
Xavier Gaillou : Le Patron
Pour faire simple, le leader de Voltaire, c’est lui ! Seul rescapé de la saison dernière, promu capitaine, Xavier Gaillou connaît une progression linéaire depuis 4 ans et sa sortie du centre de formation du Havre. Parti faire ses gammes en Nationale 1, il a réalisé une première saison de qualité en Pro B l’an dernier (7,7 points, 1,5 rebonds et 3,7 passes en 23 minutes). Aujourd’hui responsabilisé et titulaire indiscutable, l’ancien Havrais affiche de vrais progrès en se montrant appliqué (11,2 points à 50,0% dont 42,9% à 3 points, 2,6 rebonds et 3,8 passes en 28 minutes).
Déjà considéré comme un vétéran, le Français est cette année le véritable baromètre de son équipe. En effet, Denain ne peut gagner sans les bonnes performances de son meneur (16,4 points à 57% dont 46% à 3 points, 3,4 rebonds, 3,6 passes et 2,4 interceptions en 30 minutes dans les victoires) alors que l’équipe patauge quand l’ancien stéphanois balbutie son basket (8,8 points à 45% dont 40% à 3 points, 2,2 rebonds, 3,8 passes et 0,4 interceptions en 27 minutes dans les défaites).
Dans l’interview qu’il nous avait accordé fin octobre, Xavier Gaillou se voulait optimiste pour la suite, sentant que la première victoire serait un déclic. Alors que les coulisses s’agitent à nouveau, il faudra un capitaine encore une fois solide pour tenter de gagner sportivement son maintien dans la division.
Rafael Lopez et Chrislain Cairo: Les révélations
Après voir découvert la Pro B avec Antibes en 2009-2010 (2,1 points et 1,0 rebonds en 7 minutes), Chrislain Cairo était ensuite parti à Gravelines pour parfaire sa formation. N’ayant pas eu sa chance avec les pros (seulement 7 matchs en 2 ans), l’ancien pensionnaire du Centre Fédéral s’est avant tout exprimé avec les espoirs (14,5 points, 7,9 rebonds et 1,4 passes en 2011-2012).
Si on sentait que l’ex international junior avait le coffre et le toucher pour évoluer en Pro B, on ne pensait pas qu’il se montrerait aussi rapidement (8,9 points à 57,8%, 4,7 rebonds et 1,1 passes en 27 minutes). Auteur de 10 rencontres sur 17 à plus de 10 d’évaluation, cet intérieur costaud et appliqué doit maintenant confirmer sur la durée, maintenant qu’il sera davantage sollicité offensivement.
En difficulté à Evreux (2/9 aux tirs) puis contre Antibes (3/8), le Français a su trouver des solutions (2,5 passes sur les deux matchs) même s’il doit encore corriger sa gestion du ballon (2,3 balles perdues sur la saison). Quand il aura gommé ces imperfections, Cairo sera à n’en pas douter un solide intérieur de l’antichambre.
Du côté de Rafael Lopez, là non plus, on ne se doutait pas qu’il s’acclimaterait aussi vite à la division. Arrivé cet été après 2 saisons pleines à Brest en Nationale 1 (12,7 points à 60,5%, 8,5 rebonds en 26 minutes en 2010-2011 notamment), cet intérieur formé en Espagne effectue lui aussi un début de saison de qualité pour sa découverte de la Pro B.
Passé par la NM3 puis la NM2 avant de confirmer à Brest, le natif de Madrid a livré quatre performances de choix face à Rouen (16 points à 7/8, 6 rebonds, 4 passes), Boulogne (14 points, 11 rebonds, 3 contres) ou dernièrement Antibes (19 points, 9 rebonds, 3 passes) et Saint-Quentin (16 points, 8 rebonds, 3 passes). S’il a aussi connu quelques trous d’air (4 matchs à 2 ou moins d’évaluation), Lopez n’en demeure pas moins une très belle découverte du haut de ses 2,04m.
S’il est moins adroit que son compère Cairo (45,7% aux tirs), l’ancien pivot d’Andrézieux n’en est pas moins une rotation très efficace (8,6 points, 5,7 rebonds en 22 minutes) pour sa première saison à ce niveau. Avec un temps de jeu qui va augmenter suite à l’absence de John Flowers et Marcus Kitts, le Français devra se montrer plus régulier pour continuer à peser durablement sous les panneaux.
Clément Cavallo : Gagner en régularité
La régularité, c’est également l’objectif que doit se fixer l’ailier Clément Cavallo, qui est pour le moment branché sur courant alternatif (7,7 points à 41,7%, 2,8 rebonds et 1,1 passe). Capable de se montrer très incisif offensivement (15 points à 6/8 et 5 rebonds en 24 minutes contre Hyères-Toulon ou encore 22 points à 5/11, 4 rebonds, 3 passes contre Nantes et 16 points à 4/8 et 4 rebonds en 28 minutes contre le SQBB), l’ancien fosséen peut également dévisser (10 matchs sur 16 sous les 5 d’évaluation).
Dominateur en espoir au HTV (meilleur marqueur en 2011) puis discret la saison dernière à Fos (1,9 points en 6 minutes), l’arrière français a incontestablement les qualités pour bien figurer en Pro B, mais doit domestiquer son jeu instinctif pour faire son trou.
Adroit à longue distance (41,3% pour presque 3 tirs tentés par match) et appliqué aux lancers francs (82,1%), le sudiste a tendance à se laisser emporter par sa bonne volonté (1,6 ballon perdu en 20 minutes de temps de jeu). S’il arrive à canaliser sa fougue, Cavallo a de beaux jours devant lui dans la division.
Antoine Liorel : Franchir un cap
Contrairement à ses coéquipiers, le jeune meneur Antoine Liorel fait figure de vétéran malgré ses 23 ans puisqu’il dispute actuellement sa 5e saison pleine de Pro B et a effectué ses 2 dernières saisons en Nationale 1 (8,9 points à 43,4% dont 37,2% à 3 points, 1,6 rebond et 2,8 passes sous les couleurs de Brest l’an passé).
Petit meneur tonique rompu à la division (151 matchs à 18 minutes de moyenne et 40 titularisations), il a jusqu’à maintenant pêché par son manque de réussite aux tirs (33,3% en carrière, 69,2% aux lancers francs) qui l’empêche de peser davantage sur les défenses (3,8 points à 26,5%, 0,9 rebond et 2,5 passes en 17 minutes).
Titularisé depuis le départ des Américains (5,0 points à 28%, 3,3 passes et 1,7 balle perdue en 26 minutes), l’ancien rouennais n’a pas encore vraiment réglé la mire mais reste une rotation intéressante, complémentaire de Gaillou.
Vincent Ateba, Dzenan Kurtic : Grappiller des minutes
Les deux derniers Français de l’effectif, Vincent Ateba (26 minutes de moyenne contre 8 auparavant) et Dzenan Kurtic (17 depuis 3 rencontres contre 2 sur les 14 premières) sont les principaux bénéficiaires de l’absence des joueurs étrangers depuis 3 rencontres.
Si le frère de Fabien Ateba n’est plus un espoir (27 ans), il n’avait jamais eu auparavant la possibilité de s’exprimer dans la division, passant par la NM2 puis la NM1 après avoir son cursus universitaire en NCAA II. Joueur de qualité à l’échelon inférieur (7,8 points à 44,1%, 3,4 rebonds et 1,6 passes en 68 matchs et deux saisons), le Français profite à plein des minutes qui lui sont accordées avec cette situation particulière. En Pro B, l’ailier avait été discret jusqu’à présent (2,1 points à 33%, 1,0 rebond entre la 1ere et la 14e journée) mais se révèle véritablement depuis qu’on lui donne l’occasion de s’exprimer (14,3 points à 66%, 2,7 rebonds, 1,7 passe et 1,3 interception depuis 3 matchs).
Du côté du jeune intérieur Français (2,06m, 20 ans), il s’agit de sa première expérience professionnelle après une dernière année réussie en espoirs à Nancy (14,4 points à 52%, 6,5 rebonds, 1,7 passe). Cantonné au bout du banc avant la 15e journée (0,2 points en 2 minutes de jeu), Kurtic est lui aussi bien plus responsabilisé depuis (5,7 points à 42%, 3,3 rebonds en 17 minutes). Sa bonne sortie à Antibes (12 points à 5/9 et 4 rebonds en 18 minutes) laisse augurer un très bel avenir, surtout avec s’il continue à développer son tir (2/5 à 3 points contre les Sharks).