Avec des Jeux Olympiques entre rires et larmes, un triplé historique de l’Élan Chalon, la remontée en Pro A du CSP Limoges et l’avènement de nouvelles générations (les U18 féminines, Westermann, Diot, etc.) l’année 2012 aura été riche en émotions. Pour les premières heures de 2013, nous vous proposons de revenir sur les 10 faits les plus marquants de cette année qui aurait pu voir arriver la fin du monde mais qui a préféré nous livrer de bien belles promesses pour le futur du basket français, européen et même mondial.
Mention spéciale à tout le soutien ainsi qu’à la chaîne de solidarité qui s’est créée autour de Thierry Rupert. En espérant classer son réveil évènement marquant de 2013.
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1 – La médaille d’argent de l’équipe de France Féminine aux Jeux Olympiques
Héroïques ! Les Braqueuses ont été héroïques cet été à Londres. Alors oui, nous savions que quelque chose était susceptible de se passer, les filles de Pierre Vincent se présentaient en outsiders avérées au début des Jeux Olympiques. Mais entre la théorie et la pratique, il y a toujours un pas… qu’elles ont franchi sans tressaillir le moins du monde, ou presque. La caractéristique de ces Françaises, c’est qu’elles sont capables de battre tout le monde – excepté les USA, nous l’avons vu en finale – mais elles peuvent également de perdre contre tout le monde. Alors, après une victoire pleine de maîtrise contre le Brésil, le premier choc et les premiers enseignements ont été tirés suite à la rencontre remportée face à l’Australie (74-70, a.p.), médaille d’argent aux trois dernières olympiades. Avec cette victoire, les Tricolores frappaient un grand coup et marquaient les esprits ! Mais quatre jours plus tard, elles vont frôler la correctionnelle en ne s’imposant qu’après prolongation contre la Grande-Bretagne (80-77). Excellente jusque là, Céline Dumerc va entrer dans une autre dimension avec cette victoire. Par deux fois au buzzer (pour la prolongation et la victoire), elle va sauver la France. La Berruyère commençait à écrire son histoire, la France aussi. La suite, les Françaises vont la gérer parfaitement (contre la Russie en poule), se faire peur (en quart contre la République tchèque où Dumerc jouera encore les sauveuses), avant de littéralement marcher sur la formation de Becky Hammon (la Russie) en demi-finale (81-64). Intraitable en défense, sur un nuage en attaque, la formation de Pierre Vincent a réussi à faire déjouer tous ses adversaires au cours des Jeux Olympiques. Et quand cela n’a pas marché ? Céline Dumerc a joué le meilleur basket de sa carrière et a permis à son équipe d’atteindre la finale. Malheureusement, contre les USA en finale, la marche sera trop haute pour nos Braqueuses (86-50). Qu’importe. En ce mois d’août 2012, elles auront fait rêver la France entière et redonné ses lettres de noblesse au basket féminin dans l’Hexagone, une sacrée victoire ! (Retrouvez ci-dessous le film retraçant l’épopée des joueuses de l’équipe de France aux Jeux Olympiques de Londres).
Les Braqueuses, médaillées d’argent – le film par FFBB
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2 – Le triplé historique de l’Élan Chalon
Il y avait eu Limoges et son énorme triplé Championnat/Coupe/Korac en 2000, le belle histoire de Roanne en 2007 et son doublé Championnat/Semaine des As ou encore les années bien remplies de Nancy il y a peu (5 finales LNB en 8 ans dont 2 titres ainsi qu’une Semaine des As). Une nouvelle saison exceptionnelle a eu lieu en 2012 grâce à une formidable équipe de Chalon qui a signé un superbe triplé Championnat/Coupe/Semaine des As avec en sus une finale de l’EuroChallenge. ! Dirigé de main de maître par un Gregor Beugnot au sommet de son art, les Chalonnais possédaient un effectif quasi-inchangé par rapport à une année 2011 déjà réussie (Vainqueur de la Coupe de France, déjà, et finaliste de la Semaine des As). Fort d’un collectif rodé et d’une hiérarchie bien définie derrière ses cadres (Blake Schilb, Steed Tchicamboud, Ilian Evtimov, JBAM), l’Elan a également pu compter sur des Américains très performants outre Schilb avec un Alade Aminu métamorphosé par rapport à ses premiers pas chalonnais ainsi qu’un Malcolm Delaney encore plus efficace et décisif que Marquez Haynes. Que ce soit Limoges en finale de Coupe, Gravelines en finale des As, ou encore successivement Roanne, Orléans puis Le Mans en playoffs, aucune équipe n’a pu freiner un Elan Chalon irrésistible dans sa quête du premier titre du club. Avec 3 titres en 2012 (4 en 2 ans) alors que l’équipe de Dominique Juillot n’avait jusque là jamais remporté de titre LNB, la bande à Beugnot a tout simplement effectué la meilleure saison de l’histoire du club.
3 – La rencontre France – Espagne en quarts de finale des Jeux Olympiques
Le match le plus important d’une compétition internationale, c’est le quart de finale. Pour l’équipe de France, une compétition réussie l’est dès lors que ce quart est gagné. Et cette année encore, comme en 2009, l’Espagne est volontairement venue en travers du chemin des Bleus. Tout le monde le sentait, c’était la bonne année pour les battre. Après quatre victoires consécutives en poule, l’équipe de France continuait avec une excellente première mi-temps qui laissait cependant les millions de téléspectateurs sur leur faim : trop de fautes des intérieurs et plusieurs occasions manquées de faire le trou. En deuxième mi-temps, il est arrivé ce qu’on attendait : l’Espagne a repris le dessus et la France a manqué de nombreux shoots pour repasser devant ou simplement recoller. La fin a été un crève coeur, Nicolas Batum a craqué et fait ce que beaucoup aurait fait dans ces moments là, et les Bleus sont encore tombés contre l’Espagne.
4 – L’arrivée de Panagiotis Giannakis à Limoges
Voir arriver dans notre championnat un coach Champion d’Europe 2005, Vice-champion du Monde 2006, et finaliste de l’Euroleague 2010, c’est forcément un évènement. Les exigences du (très) haut niveau, une poigne de fer, un palmarès de joueur long comme le bras, Le Dragon a toutes les caractéristiques du coach charismatique qui fait bouger les choses et bâtit des équipes très solides qui gagnent des titres. C’est bien ce qui est attendu de lui à Limoges dans un environnement qui respire le basket et qui demeure exigeant dès qu’il s’agit de la balle orange. Dès le début du championnat, on a senti la différence et les joueurs du CSP ont mis du temps avant de s’adapter. Après quelques belles retouches à l’intérieur (Brockman et Plaisted), l’ensemble paraît dorénavant solide et chaque élément du collectif semble comprendre de mieux en mieux les volontés du coach grec. Parfois impitoyable avec ses joueurs, Panagiotis Giannakis gère parfaitement les égos et la pression, même si ses coups de sang sont pour le moment peu goûtés par les arbitres LNB. Si les résultats sont pour le moment modestes (6 victoires et 8 défaites jusqu’à maintenant), l’ambition de son technicien est intacte et les effets du travail acharné qu’il a instauré devraient bientôt permettre aux Limougeauds de retrouver leur lustre d’antan.
5 – L’équipe de France U18 Féminine championne d’Europe
Après cinq podium ces dix dernières années – trois médailles d’argent (2002, 2009 et 2011) et deux médailles de bronze (2005 et 2010) – l’équipe de France U18 Féminine est entrée dans l’histoire du basket Français en décrochant la première médaille d’or féminine dans cette catégorie d’âge. Attendue au tournant après la médaille de bronze à l’Euro U16 en 2010, la génération 94 n’a pas déçue et a réalisé une compétition presque parfaite. Invaincues en poule (3 victoires, 0 défaite), les partenaires de Valériane Ayayi (10,8 points et 6,4 rebonds en 9 rencontres) n’ont chuté que contre la Russie lors de la deuxième phase. La suite ? Un quart et une demi-finale logiquement remportés face à la Croatie et aux Pays-Bas. Pour la finale, les Françaises retrouvaient les Russes. Malmenées après 10 bonnes premières minutes, il a fallu qu’Olivia Epoupa prenne les choses en main (20 pts, 12 rbds, 5 pds, 2 int en finale) pour mener son équipe au sommet de l’Europe (65-61). La meneuse de Basket Landes, qui a sorti un match à 39 d’évaluation en Ligue féminine cette saison, décroche fort logiquement le titre de MVP de cet Euro (8,4 pts, 6,7 rbds, 4,6 pds et 2,1 int sur la compétition). Nul doute que pour le mondial U19 l’été prochain, cette génération 94 emmenée par Grégory Halin et Cathy Melain a des chances de bien figurer.
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6 – La signature de Léo Westermann au Partizan Belgrade
Pierre angulaire du projet jeune initié par l’Asvel il y a quelques saisons, Léo Westermann avait fourni une saison 2011-2012 de bonne facture (8,8 points à 45,2%, 2,6 rebonds et 3,3 passes pour 9,1 d’évaluation en 23 minutes) pour sa deuxième année dans l’élite. Après ses 2 premières saisons professionnelles sous les couleurs villeurbannaises, l’ancien pensionnaire du Centre Fédéral avait néanmoins envie de changement, après une année collectivement très terne en Pro A. Et malgré la pression de l’Asvel quant à la rapidité de son choix, le jeune meneur des équipes de France jeunes signait dans un géant du basket européen, le Partizan Belgrade, rien de moins ! Un contrat de 3 ans au sein d’une institution du basket, une place de titulaire dans une équipe référencée en Euroleague, que demander de mieux pour s’épanouir pour un jeune homme de 20 ans aussi prometteur ? En tant qu’étranger, le Français a donc connu dès ses début en Serbie une véritable pression concernant ses prestations, et force est de reconnaître qu’il a su bien s’en accommoder (9,6 points à 43,3% à 3 points, 2,6 rebonds et 4,1 passes en 29 minutes en Euroleague). Prouvant qu’il a fait le bon choix, Westermann valide ses acquis dans une grosse écurie européenne et ne ménage pas ses efforts pour progresser et montrer à tous ses camarades qu’il vaut mieux évoluer étape par étape plutôt que de partir directement en NBA. Son compatriote Joffrey Lauvergne, qui l’a finalement rejoint en Serbie il y a peu, semble en tout cas avoir été convaincu par les débuts réussis de l’ancien villeurbannais…
7 – Le retour en force d’Antoine Diot
« Je ne m’attendais pas à revenir aussi vite à ce niveau. » C’est par ces mots-là, qu’il y a une semaine, Antoine Diot a abordé la période de Noël avec le Paris-Levallois. Il faut bien avouer que nous non plus, nous ne l’attendions pas à ce niveau-là. Nous avions des espoirs, beaucoup, mais après une telle période de galère – seulement 4 matchs en 2011/2012 et des mois d’arrêt à cause de son dos – nous nous demandions si le Antoine Diot de ses plus belles années mancelles allait refaire surface. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela a été au-delà de nos attentes. Dans une équipe où il prend énormément de plaisir, le Bressan a retrouvé le goût du terrain. Et de quelle manière. Au moment d’écrire ces lignes, il tourne à 15,3 points, 4,1 passes décisives, 3,1 rebonds et 1,6 interception de moyenne par match (31 minutes) pour 16,7 d’évaluation sous les ordres de Christophe Denis. Avec en prime quelques éclats comme face à Strasbourg où il a inscrit 33 points. De loin sa meilleure saison en Pro A. Une véritable résurrection pour celui que nous avons, à juste titre, classé en tête du premier MVP Ranking des Français de Pro A en novembre. Si le contraste est saisissant entre la première moitié de l’année 2012 où il a subi opération et rééducation, et la seconde où le double champion d’Europe Cadets (2004) et Juniors (2006) a recouvré la pleine possession de ses moyens, nous sommes maintenant en droit de nous demander où il va s’arrêter. Toujours est-il qu’après avoir participé à l’Euro 2009 en Pologne, il souhaiterait retrouver le maillot bleu le plus rapidement possible. Assurément, Vincent Collet le suit de près. Presque perdu pour le basket en début d’année, il pourrait passer, en l’espace de 12 mois, de la table d’opération à l’équipe de France. Un vrai retour en force !
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8 – Un MVP étranger qui reste en Pro A
MVP étranger de la saison, MVP de la finale du championnat, MVP de la Semaine des As. C’est peu dire que Blake Schilb a dominé la saison 2011-2012 de la tête et des épaules. Principal artisan de l’exceptionnelle saison chalonnaise dont on vous parlait plus haut, l’Américain aurait très bien pu aller monnayer ses talents à l’étranger, confirmant l’adage qui veut que la Pro A soit une rampe d’accès idéale pour qui veut réussir dans les meilleurs championnats Européen et en Euroleague. Avant lui, Sammy Mejia avait rejoint Moscou après son titre, Ricardo Greer était parti à Zadar, Marc Salyers à Mariupol, Dewarick Spencer à Bologne, entre autres. Sur les 15 dernières années, seuls Austin Nichols en 2009 (de Toulon à Orléans) et Jermaine Guice en 2005 (du Havre au Mans) étaient resté au sein de l’élite après avoir été élu MVP étranger. L’expérience de Mejia, parti d’un Cholet dans lequel il aurait été une pièce essentielle en Euroleague pour se retrouver au bout du banc de Jonas Kazlauskas au CSKA a dû refroidir Schilb à l’heure d’envisager un départ. Le gentleman américain a donc préféré honorer sa dernière année de contrat et disputer la compétition européenne reine dans un rôle majeur avec l’Elan. Pour le plus grand bien de son club et de notre Pro A.
9 – Les problèmes financiers des différents clubs de Pro B, NM1, NM2, LFB, LF2
Si Denain vit à l’heure actuelle encore une situation très difficile et semble toujours un peu plus prêt d’une liquidation judiciaire qui plane sur le club depuis septembre, le cas de Voltaire est malheureusement loin d’être isolé cette année puisque ce sont pas moins de 7 clubs en plus de celui de Marc Silvert qui ont cessé leur activité cette année. En Ligue Féminine, l’excellente équipe de Challes n’a pu poursuivre son activité faute de moyens. En LF2, ce sont tour à tour Voiron et Armentières qui ont jeté l’éponge. Mais c’est en Nationale 1 qu’on peut dénombrer le plus grand nombre de forfaits avec pas moins de 3 clubs qui n’ont pu continuer. Brest liquidé fin mai, Liévin l’imitant début septembre, c’est finalement Saint Etienne qui a déposé le bilan fin septembre. Avec en sus les disparitions de Saint Etienne (équipe réserve) et Mandelieu en NM2, l’hécatombe qu’est cette année 2011-2012 pour nos clubs n’est pas pour nous réjouir, bien loin de là. La pérennité de nos championnats ainsi que l’avenir des joueurs engagés dans ces équipes sont des questions sur lesquelles des discussions sont nécessaires, tant c’est un crève-cœur de voir tant de clubs disparaître de cette façon…
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10 – La suprématie de Bourges Basket en LFB, le panier de la saison pour Amel Bouderra
Il n’y pas eu grand chose à redire sur la saison 2011/2012 du Bourges Basket tant les Berruyères ont dominé les débats. Pourtant on se demandait comment les joueuses et le club allaient gérer l’après Pierre Vincent, parti à l’Asvel. Mais Valérie Garnier, forte de son expérience, a très bien réussi à faire la transition. Par ailleurs, cette saison 2011/2012 fut également celle du retour de l’enfant prodigue à la maison, Céline Dumerc. La Tarbaise de naissance n’a pas réalisé une excellente saison (elle se rattrapera, à notre plus grand plaisir, lors des Jeux Olympiques), mais cela n’a pas empêché Bourges d’atteindre les huitièmes de finale de l’Euroleague et de terminer en tête du classement de Ligue féminine avant de mettre la main sur les playoffs où les joueuses de Lattes-Montpellier, club qui monte depuis plusieurs saisons, n’ont pas existé sur les deux manches de la finale. Le Bourges Basket, emmené par Emmeline Ndongue, Endy Miyem, Cathy Joens and co. a ainsi remporté le 11e titre de champion de France de son histoire. Seul bémol de cette saison ? La défaite en finale de la Coupe de France face à une surprenante équipe d’Arras.
En bonus, certes c’était en novembre 2011, mais on ne se prive pas de vous remontrer le panier de la saison 2011/2012. L’œuvre de la carolomacérienne Amel Bouderra.