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ITW Ludovic Chelle : « Je ne subis pas la situation »

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Sans club depuis la fin de saison dernière, Ludovic Chelle attend patiemment son heure en s’entraînant à Nanterre. Ayant déjà fait ses preuves au plus haut niveau entre Antibes, Paris, Roanne, Bourg, Nantes, Évreux et Rouen, le Toulousain a fait le point avec nous sur sa situation actuelle. Avant peut-être de retrouver un contrat très prochainement…

C’est la mi-janvier et tu es toujours au chômage. Comment tu vis ça ?

Eh bien, bizarrement, ça va. J’essaye de me servir de cette période un peu difficile. Avec les bonnes installations qu’il y a à Nanterre, je fais un gros travail de musculation, du travail physique et également de soins car il y a toujours des petites douleurs quelque part. Même si j’aurais préféré avoir un club, je me dis de prendre mon mal en patience pour devenir meilleur et prouver aux clubs qui ont eu la possibilité de prendre et qui ne l’ont pas fait qu’ils auraient dû sauter sur l’occasion.

Comment tu expliques le fait que tu sois toujours sans club ?

Sincèrement, je ne sais pas trop. Certains disent que je suis trop cher. Il doit y en avoir d’autres qui doivent penser que je ne suis pas assez bon. Après, il y a sûrement aussi la crise et les clubs ont subi des diminutions de budget.
Après, en fin de saison dernière, c’est vrai que je pensais que j’allais repartir du côté de Rouen par rapport à tout ce que j’avais entendu. Mais en fait, avec le changement de coach et la baisse du budget, on n’a pas pu tomber d’accord. Je me suis donc retrouvé sans club. J’ai certes eu quelques propositions mais qui n’étaient pas bien sur le plan sportif ou qui me paraissaient très difficiles d’un point de vue financier. Donc j’ai décidé de ne pas les honorer et quand je vois où en sont les clubs concernés aujourd’hui, je me dis que je me suis évité pas mal de soucis. Puis il y a d’autres clubs qui ont longtemps été intéressés avant de finalement se tourner vers un autre joueur. J’essaye de garder la tête froide : je me lève à 7h30, je vais m’entraîner. J’essaye de garder la même dynamique. Comme dit mon père, « même chômeur, il faut se lever très tôt le matin pour bosser ». Je vais donc dans son sens pour bien gérer la situation et parvenir à devenir meilleur.

« La crise et la mauvaise saison de Rouen, ça ne fait pas bon ménage »

Par rapport à ce que tu disais, c’est vrai qu’on a vraiment l’impression que les clubs font attention à leur argent dans ce contexte de crise économique…

Oui, je pense que les clubs font vraiment attention à leurs sous. Après, certains veulent peut-être en garder pour des impératifs de dernière minute. Après, je paye peut-être aussi la saison de Rouen l’année dernière, il faut dire ce qui est. On n’a pas fait une bonne saison et souvent ça marque des clubs. On est nombreux de Rouen à être en difficulté, au chômage, actuellement. C’est dommage, je ne pense pas que la saison ait été loupée à cause des individualités mais plus à cause du collectif. Je ne pense pas que ça remette en cause la valeur de joueurs comme Klemensas Patiejunas, Samba Dia ou moi-même. Avant et après Rouen, on est resté les mêmes. On n’est pas devenu nuls, comme on ne devient pas Jordan après un bon passage dans un club.  Mais c’est vrai que la crise et la mauvaise saison de Rouen, ça ne fait pas bon ménage.

Ces derniers temps, tu disais donc avoir eu quelques opportunités ?

Oui, oui. De ce que je peux dire, il y a une touche qui a été très très chaude. Après, le club a décidé de partir sur un autre poste. Mais j’ai apprécié que le coach ait pris son téléphone pour me le dire. Je lui ai dit en face d’ailleurs, il se reconnaîtra. Peu importe, c’est un choix, ça fait partie du business. Mais ce que j’apprécie, c’est qu’il y ait de la correction, c’est un travail d’hommes. Je lui ai dit qu’il n’y avait aucun souci, que c’était normal qu’il parte sur une autre piste mais j’ai vraiment apprécié la démarche de prendre le téléphone pour m’expliquer. Je trouve ça correct. Globalement, tous les joueurs et coachs se côtoient et je trouve que ça manque un peu parfois de correction.

Photo : Dvelec Photography

Tu cherches plus en Pro B ou la NM1 pourrait t’intéresser ?

L’idéal, ce serait de trouver une équipe de Pro B. Au début, c’était vraiment la Pro B mais maintenant, c’est vrai que s’il y avait des bons projet de NM1… Comme Orchies, Monaco, Blois. Toutes ces équipes comme ça qui jouent la montée, c’est vraiment intéressant. Je ne crache pas dans la soupe mais les équipes qui veulent juste se maintenir, c’est moins attrayant. Mais après, il faut bien travailler un jour et je ne dis non à rien. Cependant, c’est sûr que ce serait bien d’accrocher une Pro B ou une N1 que je qualifie de « presque Pro B ».

Et donc en attendant, tu continues à t’entraîner avec Nanterre…

Voilà, exactement. Je continue ma petite routine d’entraînements, j’essaye aussi d’en profiter pour avancer mes t-shirts. Sincèrement, je ne subis pas la situation et j’en suis content. Certains joueurs ont peut-être du mal à gérer ça mais là, ça se passe bien. Je suis plus motivé que malheureux. Je ne m’apitoie pas sur mon sort, bien au contraire. Je n’ai qu’une envie : retrouver un club pour le montrer… Et pour ça, il faut être bien préparé. Tous les matins, je me dis qu’il faut que je sois plus que prêt pour quand ça arrivera, qu’il faudra pas se louper.

« J’aimerais repasser mon bac S »

Tu viens d’en parler rapidement, tu as lancé ta marque de vêtements « Chelle Louis ». Tu pourrais nous en parler ?

Oui. Donc, ça avance bien. J’ai sorti une première collection qui a bien marché, avec un site Internet et tout. C’est vrai qu’être au chômage n’aide pas pour faire des investissements car on ne sait jamais comment ça peut tourner d’un point de vue financier. À la fin du mois, début février, la nouvelle collection pour l’été va arriver. C’est plus une passion, un projet pour l’après basket mais ça me plaît bien. Ça me permet aussi  de sortir de ma routine. J’ai tout un planning, comme me l’a conseillé mon père. Je me lève à 7h30, je travaille une heure sur la marque, je pars à la salle, je reviens à midi, je bosse, je ne fais pas de sieste, je retourne m’entraîner et je rebosse sur la marque de 22h à minuit. Ce sont mes journées type jusqu’au vendredi soir et je relâche un peu la pression le week-end. C’est un bon rythme et j’essaye de ne pas le casser.

Photo : Dvelec Photography

 

La mode, c’est vraiment ta reconversion ?

Oui. Enfin, du moins, c’est ce que j’aimerais faire. Ça peut ne pas marcher car tout le monde ne réussit pas dedans. C’est aussi une forme d’héritage de mon arrière grand-père donc  ça compte un peu plus que si j’avais créé le logo de toutes pièces. Ça me tient vraiment à cœur de lancer cette marque. Pour l’instant, je ne fais que des t-shirts mais j’aimerais que ça devienne à terme une vraie marque avec des chemises, des jeans et pourquoi pas des chaussures. Là, il y a des vestes qui vont arriver. J’essaye d’élargir ma gamme. J’aimerais réussir dans ça après ma carrière de basketteur mais il y a d’autres choses à faire aussi.
D’ailleurs là, en plus de travailler sur la marque, j’ai repris mes études car j’ai raté mon bac S. J’aimerais le repasser en candidat libre. J’ai pris un tuteur sur Paris qui vient 1 heure tous les deux jours pour tout ce qui est maths et physique. Ça aurait fait plaisir à ma grand-mère – qui est décédée – et puis moi, ça ne peut pas me faire de mal d’avoir un diplôme en plus. Le basket est ma priorité, la marque et les études viennent après. Et le temps que je ne passe pas le week-end en déplacement, j’essaye d’accumuler des connaissances pour l’après-basket.

Et il y a quelques personnes qui te font un peu de promo dans le monde du basket comme Emmanuel Pinda par exemple, l’assistant de Chalon…

Lui, c’est celui qui m’aide le plus. Alors lui, le jour où ça marche, il sera l’égérie de la marque ! C’est vrai qu’il est vraiment sympa, il met beaucoup de photos et il en parle beaucoup. Tous les joueurs n’ont pas eu de produits car je n’en ai pas fait un million non plus. Mais j’ai un bon soutien de leur part. Quand je mets des photos sur les réseaux sociaux, ils partagent tous. Par exemple, Pierric Poupet prend souvent de mes nouvelles et me demande quand les nouveaux t-shirts arrivent. Ça me permet de me remotiver et d’aller dans le bon sens. D’ailleurs, Emmanuel Pinda a presque toute la collection je crois.

Enfin, tu as été international malien. Ce qui se passe là-bas actuellement doit forcément te toucher ?

C’est clair. Surtout que mon grand frère qui joue au foot (ndlr : Éric Chelle, un ancien joueur de Valenciennes et Lens, actuellement à Istres en Ligue 2) qui y était juste après les fêtes de Noël. Il était à Bamako et savait que c’était chaud au nord du Mali mais que tout se passait très bien sur la capitale. Il était loin d’imaginer que la situation allait autant s’aggraver en quelques jours. Je pense que c’est bien que la France vienne en aide au Mali. Comme on a pu voir sur quelques vidéos, l’armée malienne n’avait pas d’armes dans quelques camps d’entraînements. Pour tout ce qui y est munitions etc, c’est positif ce que fait la France. Ça ne peut que aider les relations franco-maliennes. Politiquement, je ne suis pas trop. Tout ce que je veux, c’est qu’il y ait le moins de civils touchés. S’ils peuvent éviter qu’il y est une boucherie et repousser ceux que certains qualifient de terroristes, ce sera bien.

Pour finir, tu as quelque chose à rajouter ?

Pas spécialement. Je remercie tous les joueurs qui m’envoient des messages de soutien. Ça irait mieux avec un club, ce n’est pas la situation la plus facile mais je vais très bien. C’est le maître-mot.

Photo : Dvelec Photography


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