Connu et reconnu dans le monde du basket féminin pour avoir entraîné plusieurs saisons du côté de Voiron ou encore de Limoges, Bertrand Parvaud l’est nettement moins lorsqu’il s’agit de parler du basket masculin. Pourtant, depuis juillet dernier, ce titulaire du BE2 est l’assistant d’un des meilleurs entraîneurs du monde, Panagiotis Giannakis. Contacté par le président du CSP Limoges, Frédéric Forte, pour devenir assistant en Pro A, il a accepté avant même de savoir qui allait être head coach. Le limougeaud de naissance apprend alors qu’il sera l’assistant de Panagiotis Giannakis. Une autre culture du basket, un autre monde s’ouvre alors à lui. C’est ce qu’il explique pour Le Populaire du Centre.
« On s’est rencontré dans les bureaux à Beaublanc, c’était un lundi soir et là boum, ça te tombe dessus et ça dure 4 heures ! On était avec Nikos [Nikos Linardos, le fidèle assistant de Panagiotis Giannakis, ndlr] et on a échangé sur tout, ce n’était pas que sur le basket, mais sur le club, la ville, la vie en France, etc. »
Côtoyer le Dragon lui a permis de découvrir une façon différente d’approcher le basket de haut niveau. L’ancien champion d’Europe avec la Grèce n’aborde pas de la même manière les entraînements.
« Dès les premiers entraînements, j’ai été surpris par cette nécessité du détail et même sur des consignes que je n’imaginais même pas qu’on pouvait donner. Je ne comprenais pas pourquoi. C’est vraiment une autre approche culturelle du basket. On ne me l’a pas appris comme ça et je ne l’ai pas transmis comme ça. »
Il donne des exemples de ces nouvelles méthodes.
« Le premier truc, c’est le premier jour et ce qu’il demande, c’est à l’inverse du « lay up » qu’on connaît, c’est-à-dire « un-deux et on saute ». Là, c’est « un-deux et on reste au sol », on maîtrise son appui et sa technique individuelle. C’est hyper simple, mais quand ce n’est pas une habitude et qu’en plus, tu ne comprends pas pourquoi, ça devient ingérable. Après, on se souvient alors de Papaloukas qui ne sautait jamais. La deuxième chose, c’est la faute. Pour le coach, la faute est un outil tactique et il le répète tous les jours. En France, on a toujours proné l’inverse. Fréjus (Zerbo), toute sa formation, on lui a dit « lève les bras, ne fait pas de fautes » et là on lui dit le contraire ! »
Qui dit nouvelle méthode dit forcément nouvel apprentissage. Celle de Giannakis se met tout doucement en place et elle commence à se voir en match où le CSP, avec les nouveaux arrivants, semblent de mieux en mieux dans le jeu. De quoi aborder la fin de saison avec plus d’envie sur le plan sportif. Mais c’est également l’occasion pour Bertrand Parvaud d’engranger énormément d’expérience pour la suite de sa carrière.