Après l’exploit de vendredi dernier en Pologne, Bourges s’offre une belle de tous les espoirs mais aussi de tous les dangers. Tout calcul est dorénavant inutile, l’accession au Final Eight à Ekaterinbourg se jouera bel et bien sur une dernière manche explosive au Prado. Imaginez, depuis cette 4e place en 2008, Bourges n’a jamais été aussi proche de se retrouver dans une phase finale d’Euroleague. La pression sera grosse sur les épaules berruyères, la tension à son paroxysme mais l’enjeu haletant ! Cardiaques s’abstenir !
Texte Olivier Martin
Matchs d’appui du 27/02 :
Schio (8) – Rivas-Vaciamadrid (9)
(aller Schio 69-63 Rivas-Vaciamadrid, retour Rivas-Vaciamadrid 75-47 Schio)
Bourges (6) – Cracovie (11)
(aller Bourges 54-57 Cracovie, retour Cracovie 38-50 Bourges)
En perdant mardi dernier dans sa salle, l’équipe de Bourges avait sérieusement hypothéqué ses chances de qualification pour rejoindre la F8 à Ekaterinbourg. Il n’était pas simple de se relever après une telle déconvenue, la première toute compétition confondue dans son antre du Prado. Le miracle s’est pourtant produit. Dans un match maîtrisé de bout en bout après un premier quart temps une nouvelle fois impeccable, les joueuses de Valérie Garnier, en combattantes acharnées, se sont offertes le droit de disputer une « belle ». Une ultime manche dans leur temple avec un seul objectif en tête, la victoire sinon rien !
Dernière rencontre de la série, ce match d’appui revêt une ambiance particulière, dans un tel contexte difficile de prédire quelle en sera l’issue exacte même si le favori logique reste le club du président Pierre Fosset. La démission de l’entraîneur de Cracovie José Ignacio Hernández après la défaite de son équipe lors du second match en Pologne reste bien évidemment la grosse info du moment. Surprenante au premier abord, cette démission d’un commun accord entre les deux parties fait suite à plusieurs désaccords entre José Hernández et les dirigeants du club polonais. Citons comme exemple la blessure d’Alana Beard – la remplaçante de Katie Douglas (arrivée blessée au club et opérée en janvier). José Hernández avait alors proposé au club de la faire remplacer au poste d’extracommunautaire par Erin Phillips – cette dernière participe seulement aux joutes nationales avec Cracovie puisque les clubs ne peuvent pas engager plus de deux étrangères en Euroleague – mais les dirigeants refusant cette option, José Hernández a dû se priver d’Alana Beard et donc jouer son 8e avec une seule étrangère, Tina Charles. Démissionnaire, l’entraîneur espagnol laisse donc sa place à Artur Golański l’un des deux assistants. Ce coup de théâtre avant la « belle » servira-t-il d’électrochoc ? Impossible de le dire pour le moment mais Tina Charles ne se laissera sûrement pas éliminer si facilement et Anke De Mondt, créditée d’un piètre 1/13 aux shoots vendredi soir, ne devrait pas peiner à faire mieux.
Côté Tango, Johannah ‘Jo’ Leedham, légèrement blessée à la cheville la veille du match retour, devrait cette fois pouvoir entrer en jeu mais il faudra une nouvelle fois être solide dans la tête, oublier les deux précédents matches et ne penser qu’à celui-là. Il reste quarante minutes, quarante minutes de combat pour décrocher le précieux sésame. Le club champion de France attend son retour parmi l’élite européenne depuis quatre saisons, faisant du F8 l’un de ses objectifs principaux. Récupérer l’un des deux derniers tickets pour Ekaterinbourg serait une belle récompense pour cette équipe berruyère dont on ne sait pas si le noyau dur restera le même la saison prochaine…