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ITW Fabien Daure (Besançon), meilleur marqueur de NM3

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32 points de moyenne par matchs.  Depuis le début du championnat de NM3, un petit bonhomme d’1,75 mètres affole les compteurs et rend fou les statisticiens à Besançon. Son nom est Fabien Daure. Certains le connaissent déjà, d’autres vont le découvrir, mais une chose est sûre : le natif de Nice ne laissera personne indifférent. Plus qu’un simple scoreur, c’est avant tout son histoire et son parcours atypique qu’il va nous raconter. Partons à la rencontre d’un garçon attachant et au grand coeur.

Pépite Daure

Bonjour Fabien, merci d’avoir accepté notre invitation. Pour commencer, peux-tu te présenter ?

Bonjour à tous,  je m’appelle Fabien Daure et je suis né le 14 février 1986 à Nice. Je mesure 1,75 mètres pour 75 kilos et je suis meneur de jeu, deuxième arrière au Besac RC (à Besançon, ndlr, un club dont nous vous avons parlé en décembre) en NM3.

Quel est ton parcours ?

J’ai débuté le basket à 12 ans à l’US Cagnes sur Mer puis je suis passé par la structure minime France à Antibes par la suite. Intégré au centre de formation lors de ma première année cadet France sous les ordres de Christophe Denis, j’ai suivi le cursus classique avec une année cadet France et les deux suivantes mélangeant cadet France, espoir et les entraînement avec les pros. J’ai fais quelques apparitions avec eux aux coté de Stéphane Ostrowski et David Rivers entre autres. Lors de ma première année senior ? J’ai signé à Besançon au BBCD. A l’époque, le coach était Chris Singleton mais il ne m’a jamais laissé ma chance, préférant faire jouer des Américains, des joueurs confirmés, mais jamais les jeunes. J’ai également tenté l’aventure américaine (Grayson County College) en 2006/07. Par la suite j’ai navigué en NM2 entre Andrézieux, Monsegur, Monaco et enfin Sorgues avec qui j’ai été champion de France NM2 en 2010.

Photo : Besac RC

 

Avec toutes ses expériences dans différents clubs, comment as tu fais pour te retrouver en N3 ?

Lors de ma saison 2009/10 à Sorgues, j’avais émis le souhait de vouloir préparer l’avenir en entamant une formation professionnelle en parallèle avec le basket. Je pensais qu’il serait judicieux de préparer ma reconversion le plus tôt possible. Notre excellente saison qui nous a conduit jusqu’au titre à fait basculer Sorgues dans la dimensions purement professionnelle et je me suis retrouvé à devoir faire un choix entre continuer le basket pro ou penser « long terme » en préparant au mieux l’après basket.
Après avoir longtemps pesé le pour et le contre, j’ai choisi la deuxième option. Ce fut un crève cœur d’une certaine manière car j’avais et j’ai toujours beaucoup d’estime pour Stéphane Dao, qui est pour moi plus qu’un simple coach. Nous avions vécu une saison exceptionnelle qui avait tissée des liens indéfectibles entre l’équipe dirigeante, les supporters… Ce fut vraiment une décision difficile et j’ai donc dû quitter Sorgues. Suite à mon choix, j’ai donc signé au Besac RC qui m’offrait la possibilité d’un emploi avec une possibilité de progression au sein de l’entreprise dans laquelle je travaille, ajouté à un projet basket intéressant.

Justement, que penses tu de cette saison avec Besançon pour l’instant ?

Nous réalisons une très belle saison. nous sommes actuellement à la deuxième place avec deux autres équipes (Mirecourt et Joeuf) que nous allons recevoir dans les prochaines semaines. Notre but étant de monter l’an prochain, nous sommes pile dans les temps de courses demandés par nos dirigeants et par nos sponsors. Le club fait renaître petit à petit le basket au sein de la capitale comtoise, et il n’est pas rare de voir réapparaître des anciens fidèle du BBCD époque Pro A. Il y a un engouement de plus en plus fort, qui est une juste récompense pour les bénévoles, les dirigeants, et tous les licenciés du club.

Oui, le basket pro a malheureusement disparu de Besançon en 2009. Tu sens vraiment que la flamme est en train de se rallumer ou il y a encore une cicatrice vivace ?

Aujourd’hui, les gens reviennent vers nous car le BBCD n’existe plus. Seul le Besac RC incarne le basket. La disparition de l’équipe professionnelle a a été vécu comme une trahison par les Bisontins car l’argent a été jeté par la fenêtre. On constate bien que les gens reviennent car ils sentent que chez nous, l’aventure repart.

Tu es meilleurs marqueur de la N3 avec des statistiques complètement hallucinantes.

Je tourne à plus de 32 points par matchs depuis le début de la saison avec une pointe à 58 contre Illfurth. Et la semaine dernière face à Saint Dizier une N2 que l’on a rencontré en coupe de France, je suis encore monté à 53 (rires). Il y a un match où j’ai fait 12 sur 17 à trois points !

 

Et tu fais quoi comme travail en parallèle du basket ?

Je travaille pour la société Dimo, spécialisée dans la publicité et la communication. C’est une très belle structure qui fait 9 millions d’euros de chiffre d’affaires, dans laquelle j’ai déjà pris quelques responsabilités.

Tu t’es engagé dans un projet à long terme entre ton travail et le basket cela veut donc dire que tu seras toujours au club l’an prochain ?

Oui bien sur, je compte rester au Besac RC l’an prochain pour vivre l’aventure jusqu’au bout. J’ai l’intime conviction que nous serons en NM2 à la fin de la saison prochaine et qu’après, la ville, les sponsors, les collectivités nous aideront à accéder très rapidement à la NM1. Nous disposons à Besançon d’une enceinte magnifique et de grande capacité avec le Palais des Sports (4 000 places). C’est un privilège de pouvoir être aux premières loges d’une aventure pareille et pour moi qui porte ce maillot depuis trois saisons déjà, je dirai même que c’est une énorme fierté.

Quand tu auras arrêté complétement ta carrière de joueur, tu comptes quand même rester dans le basket d’une manière ou d’une autre ?

Photo : Besac RC

Photo : Besac RC

Après le basket je me vois… toujours dans le basket, à entraîner, Je me verrai bien sur un banc de touche. Le basket est une drogue et je vis pour ça. Un samedi soir sans match n’est pas un bon samedi. À côté de ça, j’aimerais créer une structure handi sport dans notre club afin de permettre à tout le monde de pratiquer ce sport. Et puis je serais aussi de ceux qui préparent les événements, ceux, sans qui, nos matches ne seraient pas possible, en étant bénévoles, histoire de rendre autant que je le pourrais, tout ce que l’on m’a donné ici.
On connait maintenant le Fabien basketteur, le Fabien employé dans une société, mais il y a aussi le Fabien passionné par la pèche à la mouche !
Oui tout à fait !  J’ai une véritable passion pour la pêche à la mouche ! Je me souviens à Sorgues, Tom Albenque, Stephane Dao, Aaron Harris se foutrent de ma gueule quand je leur disais qu’au premier week-end de libre, je serais à Fontaine du Vaucluse au bord de l’eau avec ma canne à pèche et mon équipement ! (rires).

J’aime la nature et ça me détend. C’est un sport, il ne faut pas croire que l’on est tranquille pépère au bord d’un lac à attendre que ça ce passe ! Ca permet d’entretenir la précision par exemple, un aspect primordial au basket. C’est vraiment une passion, je me fais moi même mes mouches, bref un vrai fan ! (rires)

Tu as été également sélectionné par la Tunisie mais tout ne c’est pas passé comme prévu.

Oui, la sélection tunisienne et moi, c’est une succession d’actes manqués. Par exemple, le Mondial, je la manque car les papiers n’ont pu être prêts à temps. J’apprends ça juste avant d’affronter l’équipe de France à Pau devant toute ma famille et mes amis. Quand j’y pense, cela me fait encore mal au cœur. Quelques années plus tard pour les Jeux Olympiques de Londres, rebelote !  Je les loupe non pas pour de la paperasse mais parce qu’au travail, mon patron n’a pas voulu me laisser partir trois mois et demi, chose bien sûr que je comprends parfaitement en tant qu’employé mais qui me reste en travers de la gorge en tant que joueur. C’est un immense regret pour moi de ne pas avoir pu porter le maillot de l’équipe nationale et ainsi pouvoir représenter la Tunisie, mon pays d’origine, car c’est un honneur de défendre les couleurs d’une nation. Je suis passé à côté de tout ça pour pas grand chose. C’est comme ça. C’est la vie.

Pour finir grâce au basket, tu as vécu un moment inoubliable qui a changé ta vie.

Tout à fait, j’ai eu la chance de revoir ma mère biologique. Petit elle m’avait laissé à la DDASS car elle était dans l’incapacité de m’élever. C’est la fédération tunisienne qui l’a retrouvé afin de pouvoir établir la filiation et ainsi avoir mes papiers. C’était incroyable, c’est le genre de choses qui ne s’achète pas et qui restera en moi pour toujours. Ma plus belle victoire.

Photo : Besac RC


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