Ce sont ces matches-là qui servent la cause du basket français. Match à pression, intense, joué dans une ambiance électrique, ce derby a tenu toutes ses promesses. Mais aussi belle fut la rencontre, Poitiers va s’en mordre les doigts pendant longtemps. Dominateurs pendant une grande majorité de la partie, les Poitevins ont lâché dans les dernières minutes et s’inclinent finalement en prolongations (80-88). Un résumé de leur saison en fait…
Avec Vasco Evtimov dans le cinq, Limoges a entamé la rencontre du bon pied. Le duo Gipson – Brockman fait des merveilles et le CSP creuse rapidement l’écart (4-15, 6e minute). Toujours en tête à l’issue du premier quart-temps (13-20, 10e minute), le groupe de Panagiotis Giannakis est pourtant mis dans les cordes après coup par une équipe de Poitiers insolente de réussite au tir primé. Alors que les hommes de Ruddy Nelhomme ne ratent pas un seul shoot derrière la ligne majorée, les Limougeauds s’enlisent et il faut un tir au buzzer de Nobel Boungou-Colo pour limiter les dégâts (40-34, mi-temps).
Le match gagne encore en intensité au retour des vestiaires. Avec 18 points à 100% à la pause, Lamine Kante continue son festival et enchaîne le neuvième tir primé consécutif du PB86 tandis que Dominic James prend feu. Résultat, les efforts limougeauds, symbolisés par Trent Plaisted, pour revenir au contact restent vains (63-58, 30e minute). Poitiers semble maîtriser son match et creuse même un écart conséquent sur un énième tir à trois points de Lamine Kante (67-58, 33e minute). Étrangement muet pendant de longues minutes, c’est le moment que choisit Jon Brockman pour se réveiller : l’intérieur américain enquille les and one et le CSP revient dans la course (70-68, 36e minute). Si James et Guillard donnent un court instant de répit au PB86 (75-68, 37e minute), les Pictaviens vont encore perdre leur sang froid à l’heure de jouer leur survie en Pro A. Comme souvent cette saison, les hommes de Ruddy Nelhomme perdent pied dans le money time en enchaînant les tirs forcés. Plus collectif, les Limougeauds reviennent au forceps et arrache la prolongation grâce à un gros tir de Jean-Michel Mipoka (75-75, 40e minute).
Vivre et mourir par les trois points. C’est l’étrange situation qu’à connu Poitiers ce soir. Alors qu’ils jettent leurs dernières forces dans la bataille (79-79, 43e minute), les Poitevins laissent finalement filer la rencontre à cause d’une sélection de tirs douteuse en over-time. Dominic James et Lamine Kante trop gourmands, le CSP en profite pour aller chercher une victoire ultra précieuse qui scelle quasiment son maintien (80-88, score final). Invisible pendant tout le temps règlementaire (0 point à 0/5), Kyle McAlarney a su se réveiller au bon moment (4 points en prolongation) et a encore fait très mal à Poitiers, qui s’incline pour la première fois à domicile contre Limoges depuis 2005.
Avec 19 points chacun, Jon Brockman et Nobel Boungou-Colo ont été les grands bonhommes de la rencontre pour le CSP. L’ancien NBAer a même rajouté 6 rebonds et 2 contres pour terminer avec la meilleure évaluation du match (23). Précieuse dans le money-time, la ligne arrière Brad Wanamaker (13 points, 9 passes, 3 interceptions) – Teddy Gipson (12 points, 3 rebonds, 3 passes, 3 interceptions) a également été très performante. Trent Plaisted (12 points, 9 rebonds) a lui tenu la baraque dans le troisième quart-temps. Avec cette victoire collective résultant du plan de jeu de Panagiotis Giannakis, Limoges prend donc trois longueurs d’avance sur Poitiers, toujours englué dans la zone rouge. Héros malheureux, Dominic James (22 points, 5 rebonds, 7 passes) et Lamine Kante (26 points à 8/13, 1 passe) ont tenu leur équipe à bout de bras avant de trop forcer en prolongations. Un mal récurrent dans le money-time pour le PB86 qui laisse filer une deuxième rencontre décisive à domicile après Boulazac. En mauvaise posture, les Pictaviens semblent partis pour se disputer le maintien avec Nancy. Les deux équipes se rencontreront dans un mois aux Arènes, espérons pour Poitiers qu’ils auront réglé leur problème mental de gestion de fin de match d’ici là…