Entraîneur des cadettes France, de la réserve en NF3, responsable du centre de formation et même assistant en LF2, Kévin Brohan est passé par tous les échelons et connaît parfaitement la maison calaisienne, tant et si bien qu’au départ de Cyril Sicsic la saison dernière, les dirigeants du COB lui ont proposé le poste de coach de l’équipe première en Ligue 2 Féminine. Quelques jours après la victoire (72-56) de Calais dans le choc face à Nice, nous nous sommes entretenus avec lui.
Par Frédéric Dussidour.
Vous réalisez la grosse performance du week-end en battant le leader niçois et en reprenant le point-average. Comment s’est déroulée cette rencontre ?
La rencontre s’est plutôt bien déroulée, nous voulions imposer notre rythme et gagner ce match pour continuer sur notre lancée de nos matchs face à Reims et Dunkerque. Par ailleurs, nous étions à domicile où il ne faut pas perdre pour prétendre au haut de tableau. Nous avons, en plus, récupéré le goal-average.
Vous avez réussi à complètement faire déjouer les Niçoises qui ont notamment perdu 24 ballons. Qu’aviez-vous mis en place de particulier pour les faire déjouer de la sorte ?
Nous avons surtout joué notre jeu, c’est-à-dire beaucoup d’envie, d’investissement, une défense tout terrain pendant 40 minutes pour imposer notre rythme aux Niçoises. Nous savions que nous étions moins puissantes mais, par contre, plus rapide. On a joué sur nos forces.
Photo : La Voix du Nord
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Vous n’avez plus qu’une victoire de retard sur Nice au classement. Les deux équipes vont affronter Léon Trégor et Angers, les deux autres formations en course pour le Final Four.
Tout d’abord Nice va jouer contre Pau chez lui (équipe contre qui a perdu Nice à l’aller) et ira après à Trégor et Angers. Ils ont un effectif pour s’imposer là-bas mais ce ne sera pas évident car Angers et Trégor vont jouer le coup à fond. Il peut y avoir un piège pour les Niçoises, mais pour nous aussi, et même si nous recevons Trégor, le match à Angers ne sera pas facile pour nous non plus car à l’aller nous avions gagné sur le fil les deux matches.
Cyril m’a bien aidé à la « passation de pouvoir ».
C’est votre première expérience en tant que coach au haut niveau, comment se passe-t-elle ?
J’ai plutôt de la chance pour ma première saison nous sommes 2ème du championnat. J’ai la chance d’avoir des joueuses qui sont de vraies pros et ont l’amour du club, des dirigeants qui sont derrière moi et croient en moi, donc c’est déjà un confort et surtout je connais très bien le club. Cyril (Sicsic, l’ancien coach qui a été au club de 2005 à 2012, ndlr) m’a bien aidé à la « passation de pouvoir ».
La succession de Cyril Sicsic, qui a passé 7 années à Calais, n’a-t-elle pas été trop dure ?
Comme je le disais, ça n’a pas été trop dur car la passation de pouvoir s’est très bien passée. Après, j’ai continué ce que Cyril avait mis en place et je l’ai adapté à ma façon.
Vous avez un budget deux fois moins important que celui de Nice, des rumeurs circulent sur les difficultés financières du club qui ne pourrait accéder à la LFB en cas de montée. Qu’en est-il réellement ?
Nous jouons la montée sportivement après c’est un problème de dirigeant. Une chose est sûre, mes dirigeants ne mettront jamais le club en danger financièrement. Donc nous verrons bien quand nous aurons gagné notre place en LFB.
« A partir de la saison prochaine, la LF2 aura le même contrôle de gestion que la LFB »
Les promues en LFB ont du mal à se maintenir chaque saison, l’écart est-il si important ? Les clubs ne se sont pas assez bien préparés ?
Oui et non. Quand je vois cette saison Perpignan et Toulouse se sont maintenus rapidement, ensuite je pense que des clubs comme nous ou Nice qui avons déjà connu la LFB nous connaissons les attentes de la LFB et ce qu’il faut pour s’imposer et se maintenir. Je pense que c’est souvent plus un problème économique.
Photo : Nord Littoral
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Que pensez-vous de cette saison sans descente ?
C’est très chiant. Le calendrier est chamboulé avec beaucoup de week-ends off. Par exemple, on a joué deux matches en deux mois alors que d’autres en ont joué quatre ou cinq. Certaines équipes jouent sans pression contre les grosses écuries et il arrive que certaines joueuses sortent une grosse performance sur un match alors que l’on ne les aurait pas vues avec des matches à pression pour jouer le Final 4 ou le maintien.
Beaucoup de rumeurs disent que pas mal de clubs de ligue 2 sont à la limite du dépôt de bilan ? Pensez-vous que la DNCG devrait avoir un regard sur cette division ?
A partir de la saison prochaine, la LF2 aura le même contrôle de gestion que la LFB. Cela va permettre d’assainir certaines situations et surtout de mieux préparer les clubs à leur future accession en LFB.