Samedi soir, bien que défait pour la troisième fois en trois rencontres après la rencontre face au MSB, Philippe Hervé, le coach orléannais reste positif et préfère retenir les progrès de son équipe constatés lors du match, même s’il regrette un manque de rigueur.
Troisième défaite en trois matchs, en terme de bilan il n’y rien à retenir. Par contre, on peut dire que l’on a retrouvé la défense made in Orléans, même si, comme contre Cholet, vous semblez avoir besoin d’une mi-temps pour vous mettre en place.
Alors là c’est totalement différent. Je peux comprendre qu’à la lecture des chiffres – on prend 30 points en un quart-temps, c’est vrai – on puisse se dire que ça n’allait pas. Mais ça allait. C’est pour ça que je suis resté très calme. Pour la simple et bonne raison que l’attitude individuelle était tout autre. Celle qui n’avait pas existé contre Cholet – ou très peu – était présente d’entrée. Après, ce qui nous déstabilise dans le premier quart-temps, c’est la qualité du Mans. C’est surtout ça. Donc il n’y a pas matière pour moi à m’agacer. Les joueurs sont dans ce que l’on veut faire, par contre Le Mans perturbe notre organisation. Il la perturbe d’autant plus qu’ils ont de la réussite aux tirs à 3 points. Parce que vous pouvez bien jouer, mais ce n’est pas pour autant que vous aller marquer à 3 points sur les transferts à chaque fois. Donc, là, il y a la totale : il y a une équipe du Mans qui joue très juste avec l’efficacité au tir. Dans ces moments-là vous savez que vous allez encaisser entre 20 et 25 points. Le seul bémol du premier quart-temps c’est sur les balles perdues.
Qui dit balle perdue dit opportunité pour les autres d’aller marquer des paniers. Sur le premier quart-temps c’est surtout ça sur lequel, éventuellement, je m’agace dans le temps-mort. L’organisation et l’attitude on y est… et on failli sur de la discipline individuelle. Parce que celui qui a le ballon c’est celui qui en est responsable. S’il shoote le but c’est qu’il marque, le plus souvent possible, et s’il passe il est responsable de la passe qu’il fait, donc de la balle perdue. Donc là on touche à l’individu, et ça peut mettre en péril un collectif, et sur ça je ne peux pas être satisfait. Par contre, alors que l’on est pas encore dans la maîtrise totale de ce que l’on veut faire, dans l’organisation, Le Mans nous oblige à changer celle-ci. Et là, pour moi, c’est la vraie grande satisfaction : c’est que le groupe a été capable de s’organiser différemment pour ne plus subir la qualité de jeu du Mans, en y mettant une attitude irréprochable. Avec comme parfaite illustration le troisième quart-temps qui, de notre part, est remarquable. La seule chose sur laquelle on peut se frustrer à ce moment-là c’est la réussite au tir. D’être aussi bon défensivement, de déstabiliser autant Le Mans, et de ne pas sanctionner plus sur les situations proches du cercle ou sur des tirs à 3 points qui sont ouverts. D’un côté on a Le Mans qui ne peut plus jouer, qui est obligé de jeter les ballons en fin de possession, et nous qui sommes vraiment un ton au-dessus. Et le problème c’est que, certes, on revient, mais on reste quand même à distance, alors qu’on a les moyens à la fin du troisième quart d’être à une possession, voire d’être revenu complètement. Ça aurait pu changer la donne et donc c’est frustrant de voir ce que l’on fait défensivement et de ne pas réussir à valorise les choses de par l’efficacité individuelle offensive.
Oui, mais plus tu défends de manière intensive, plus tu te fatigues, ce qui peut jouer sur la réussite et il y a aussi une qualité intrinsèque dans la défense du Mans qui peut expliquer ce manque de réussite offensive.
Bien sûr. Je ne dis pas que l’on a eu que des shoots ouverts, mais il y en a eu suffisamment pour que l’on puisse valoriser un peu plus. Ou des tirs près du cercle aussi. Marco qui pénètre 2 fois, ce sont des situations où on se dit que l’on va marquer et non ça ressort. C’est frustrant, c’est terrible. Et puis on a aussi des shoots complètement ouverts à trois points, Brian en a, Jamar en a – deux de suite qu’il ne met pas – et ça c’est… Et puis il y aussi la gestion des balles perdues. Globalement, sur ce match-là, le gros point négatif il est là. Mais il y a plus d’enseignements positifs que négatifs, parce que là ce match on le joue pour le gagner, on a les moyens de le gagner, alors qu’après Paris et Cholet je n’avais pas ce sentiment.
Justement, pour ce qui est de gagner le match, on t’a vu très énervé sur les trois possessions ‘de la gagne’ qui sont perdues vraiment bêtement.
Oui, trois de suite. (Il soupire) On ne sait pas ce qu’on fait et ça c’est juste de la discipline. À un moment donné, ce groupe-là a besoin de ça, parce qu’il n’y a pas suffisamment de talent individuel pour dire que l’on va donner la gonfle à un gars et qu’il va faire la différence parce qu’il est beaucoup plus fort que son adversaire direct. On n’en a pas de joueur comme ça, donc il faut être dans l’exécution et dans l’exactitude de ce que l’on fait parce que là on peut déstabiliser l’adversaire. Et en fin de match on pas cette discipline et ça se traduit par trois balles perdues de suite alors qu’on est à 4-5 points. Ce n’est pas possible ! Alors forcément il y a agacement de nouveau, parce que je ne peux pas être d’accord avec ça. C’est de la discipline, et ce groupe a besoin de comprendre qu’il va en avoir besoin de beaucoup. Il y a des erreurs que l’on peut faire, parce que tout le monde en fait, et des erreurs que l’on ne doit pas faire et celles-là en font partie. Et tant que l’on fera ça le bilan sera ce qu’il est : négatif.
La bonne nouvelle, par contre, c’est la deuxième mi-temps, c’est l’intensité défensive qui est mise en place, et on sent que vous n’êtes pas si loin que ça.
On n’a jamais été loin. À Paris on est à -17 et on revient à égalité à la fin du troisième. Cholet on est à -17 et on a deux contre-attaques à -4 pour revenir et passer devant… Ici on se retrouve aussi à -17 mais là ce n’est pas la même chose, ça n’a rien à voir avec Cholet. Autant je trouve que l’on est responsable quand on se retrouve à -17 à Paris et contre Cholet, autant ce soir on n’est pas responsable. C’est Le Mans qui est responsable, qui nous met en difficulté. Par contre on montre cette capacité à revenir sur tous les matchs, ce qui est intéressant ; ça montre que le groupe a un caractère, qu’il ne lâche pas facilement. Ça aussi c’est une note positive pour la suite.
Rendez-vous est pris pour la quatrième journée, qui sera à domicile, et cette fois-ci ça devrait être la bonne ?
Ben écoute ça je peux toujours le dire. Mais, dans une Pro A aussi dense, ce n’est pas le fait de joueur à l’extérieur ou à domicile, ou contre qui que ce soit, qui fait que ça rend les choses plus faciles. Roanne sera un tout autre match que celui-là et pour autant il faut réussir à faire basculer le résultat dans le bon sens.
Photo : Sébastien Léger