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ITW Pierre Fosset (Partie 1) : « Il n’y a aucune comparaison entre le niveau de la LFB et celui de l’Euroligue »

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Président historique (il est en place depuis 1993) du Bourges Basket, Pierre Fosset a tout connu avec le club du Berry (11 titre de champion de France, 7 coupes de France, 3 titres d’Euroligue, etc.). En attendant une seconde partie en d’interview en début de semaine prochaine plus axée sur le versant économique mais également sur les États Généraux du Sport Féminin en Équipe, son nouveau cheval de bataille, il revient avec nous sur la saison riche en émotions de son club de cœur. Entre blessures, Euroligue, Ligue Féminine, finale des play-offs et avenir, tout y passe. Entretien.

Propos recueillis par Olivier Martin.

Comment expliquez-vous ce parcours au F8 de l’Euroligue (où Bourges a terminé à la troisième place) après une semaine difficile ponctuée par deux défaites ?

On arrive, il y a le décalage horaire, en plus on ne s’entraîne pas et on prend donc 25 poins au premier match. Nous n’étions pas du tout dedans. J’avais vu les joueuses avant et sur cette compétition je ne leur ai pas mis la pression je leur ai dit : « Écoutez, on profite de la semaine ce que nous avons fait jusque là c’est déjà bien donc faites vous plaisir ». Je pense que c’est ce qu’elles ont fait comme sur le match suivant contre le Spartak où sur le terrain cette équipe est bien plus forte que nous. On gagne celui-là puis contre Schio qui est dans nos capacités. A ce moment là les joueuses se sont dit : « on va tout donner pour aller le plus loin possible ». Ca c’est fait tranquillement. On se prend Ekaterinbourg en demi-finale, là nous n’avions pas beaucoup de chance mais pour la troisième place Kosice était plus ou moins à notre porté.

A la différence d’un championnat de France où nous sommes toujours le favori, à Ekaterinbourg nous étions le petit poucet de la compétition et tout juste outsider. Au niveau du Championnat de France notre niveau est tout autre et je ne peux pas faire mon Guy Roux en nous plaçant outsider. Ce que je vais dire ne va pas plaire à tout le monde mais c’est la vérité. Il n’y a aucune comparaison entre le niveau de la Ligue Féminine et celui de l’Euroligue et encore moins sur un F8 ou nous retrouvons toutes les meilleures joueuses mondiales que nous n’avons pas les moyens d’avoir en France.

Justement, les joueuses ne peuvent-elles pas avoir un manque de motivation à jouer le Championnat de France entre ces joutes Européennes ?

Pas la motivation car je pense que lorsque les filles entrent sur le terrain, elles sont naturellement motivées après il y a peut être une concentration qui est différente. Je n’admets pas que l’on puisse dire que les joueuses ne sont pas motivées. Elles sont professionnelles et puis elles ont envie de gagner touts les matches quels qu’ils soient et peu importe le niveau de l’équipe en face, qu’elle soit première ou dernière. Lorsque l’on on fait trois matches dans une période de huit jours plus les déplacements, l’état de fatigue joue aussi un rôle important dans les résultats. C’est comme pour nous au travail certains jours.

Céline Dumerc disait juste avant le F8 que le jeu proposé serait bien plus propre que celui rencontré face à Montpellier lors de la 23e journée de Ligue Féminine,  qu’en pensez-vous ?

C’est surtout sifflé différemment, il n’y a pas photo. Lors du F8 nous avons trouvé que les rencontres avaient été très bien sifflées en règle générale, pas seulement pour Bourges mais aussi pour toutes les autres équipes. Pourtant à la FIBA on m’a dit que l’arbitrage avait été moyen, mais nous c’est de cette manière que nous aimerions être sifflé tous les week-ends.

« Notre but est de jouer l’Euroligue tous les ans »

Bourges vient de terminer sa 18e saison au plus haut niveau européen. Et si Bourges devait jouer l’EuroCup un jour ?

Notre but est de jouer l’Euroligue tous les ans mais il arrivera bien un jour où le club passera à travers et se retrouvera en EuroCup. Cependant cela ne mettra pas le club dans une mauvaise situation, du moins je ne pense pas. Les gens ne voient que par l’Euroligue mais ce ne sont que des sportives, à un moment donné il y en a d’autres qui veulent aussi gagner. Regardez cette saison, compte tenu du nombre de blessures dans l’équipe nous nous en sortons quand même bien, même très bien. Tous les clubs n’ont pas cette chance là. Il est vrai que nous essayons de toujours donner le top du top à notre public et nos partenaires mais bon voilà… peut être qu’un jour nous n’y arriverons pas, c’est la vie du sport. Cette année l’Olympique Lyonnais en football n’a pas fait la Champions League et pourtant ils s’en sortent bien. 

Sur cette saison, quels auront été les points forts et les points faibles de Bourges ?

Notre point fort aura été d’avoir atteint la 3e place de l’Euroligue et de faire la finale du championnat de France avec un effectif pourtant renouvelé en cours de saison suite aux blessures. Autant je n’aurais pas dit la même chose si nous avions gardé la même équipe qu’au départ mais là… En plus nous ne nous trompons pas sur le choix des deux jokers médicaux. Johannah Leedham s’est vite intégrée en apportant beaucoup à l’équipe quant à Marissa Coleman elle se sera bien donnée en réalisant elle aussi de très beaux matches. Pour moi, compte tenu des conditions, nous aurons vraiment fait une belle saison !

Concernant le point faible c’est notre élimination en Coupe de France. A un moment donné ça peut faire tâche face à une finale de championnat de France et une 3e place en Euroligue. Voilà, mais bon… on va dire que nous en avons laissé un peu aux autres.

Quels sont pour vous les causes de ce troisième revers consécutif en Coupe de France qui était pourtant l’un des objectifs annoncés du club ?

La fatigue, les blessures… je pense que nous étions fatigués et puis c’est intervenu après la blessure de Stella et je pense que moralement les filles en ont vraiment pris un coup. Après, vous savez c’est toujours compliqué la psychologie… et puis bon, sur ce match, nous nous sommes fait matraquer ça c’est clair !

Valérie Garnier et Pierre Fosset (Photo : Olivier Martin)

« Tant que la saison n’est pas terminée j’ai pour habitude de ne rien dire au niveau des transferts »

Venons-en à la prochaine saison, nous savons que Céline Dumerc, Emmeline Ndongue, Cathy Joens, Endy Miyem et Romane Bernies seront encore berruyère alors que Stephany Skrba ne sera pas gardée, pouvez-vous nous en apprendre un peu plus ?

Effectivement Romane vient de signer pour une saison supplémentaire, Endy pour deux avec une close libératoire. Pour Christelle nous ne savons pas encore.

Vous ne confirmez pas le retour de Paoline Salagnac ?

Non, il y a tellement de rumeurs… On m’a dit qu’Ana Lelas signait à Toulouse, ce n’est pas vrai. D’ailleurs elle ne signe pas non plus à Bourges. Tant que la saison n’est pas terminée j’ai pour habitude de ne rien dire. Après Endy a pris l’initiative d’annoncer qu’elle restait, j’étais obligé de confirmer car sinon je passais pour un con (rires). Avec elle c’est un peu différent, ça fait longtemps qu’elle est au club mais sur les autres recrues je ne dirai rien. En plus le recrutement n’est pas terminé, il y a certaines choses que je sais et d’autres que je ne sais pas. Nous communiquerons sur l’effectif de la saison prochaine à la fin du mois donc au plus tard samedi prochain (le 27 avril).

« Il nous faut une vraie numéro 5, une joueuse qui aura un réel impact physique à l’intérieur »

L’effectif pro sera-t-il encore composé de dix joueuses ?

Honnêtement je ne sais pas, peut être qu’il sera de dix, peut être qu’il sera de neuf, tout dépend du business que je vais réussir à faire, du financement et du poste de pivot que nous recherchons. Tout dépendra de l’argent que nous mettrons sur les deux, trois postes qu’ils restent à combler. Mais si nous pouvons avoir dix joueuses pro nous en aurons dix sinon ce sont les finances qui décideront.

Quel profil de joueuse recherchez-vous à l’intérieur ?

Nous recherchons une poste 5 pour aider Emmeline. Comme je l’ai dit nous nous sommes loupés sur Stephany. C’est une bonne joueuse, elle avait bien commencé la saison mais à partir du moment ouù Endy est revenue de blessure la tendance s’est inversée. Problème de concurrence qu’elle n’aurait pas admis ? Nous ne savons pas mais au final sa saison est décevante. Il nous faut une vraie numéro 5, une joueuse qui aura un réel impact physique à l’intérieur. Concernant sa nationalité nous ne pouvons pas avoir plus de deux joueuses étrangères hors nous avons déjà Cathy qui est américaine. Le choix de la seconde étrangère se fera donc entre le poste 5 et le poste 3 que nous devons aussi recruter. Mais il est plus facile à l’heure actuelle de trouver une américaine au poste 5 qu’une européenne que nous ne pourrions, de toute manière, pas nous payer.

Les objectifs pour la saison prochaine resteront les mêmes ?

L’équipe n’est pas encore formée il m’est donc difficile d’en parler mais normalement oui, à moins que l’on se plante sur les deux dernières recrues. Quoiqu’il en soit si nous n’avons pas le titre cette année, l’objectif sera de le récupérer, dans le cas contraire nous le défendrons. Pour le F8, je vais dire comme l’an dernier, déjà se qualifier pour les huitièmes, après, nous verrons bien…

La tendance qui annonçait le retour du F4 en 2014 s’est donc inversée ?

Concernant la formule de la prochaine Euroligue une réunion a lieu la semaine prochaine à Izmir (Turquie), la décision sera prise à ce moment là. Suite à la réunion que nous avons eue à Ekaterinbourg  les clubs souhaitaient rester sur une compétition à 21 clubs avec un F8. Pour ma part j’étais pour un retour du F4 tout en restant à 21 clubs. Mais la majorité l’a emportée. Donc pour le moment la formule resterait la même. Verdict dans quelques jours.

Photo : Olivier Martin

« Je trouve Montpellier plus fort que la saison dernière »

Quel est votre avis sur la finale que va jouer votre club face à Montpellier ?

Je trouve Montpellier plus fort que la saison dernière et puis elles jouent différemment, un peu comme Lyon, elles sortent un peu la « boite à calottes ». Nous avons vu à la vidéo comment Endy Miyem a eu le nez fracturé, cela ne c’est pas fait comme ça.

Bourges outsider ?

Oui, il suffit de regarder le classement, honneur au premier de la première phase (sourire).

Un petit pronostic ? Une finale en deux ou trois manches ?

(Rires) Je me verrais bien en deux manches ! Je ne vais quand même pas voter pour Montpellier, sinon je n’ai rien à faire là. L’équipe est bien, les filles ont récupéré et le baromètre est au beau.

« J’espère que les Bleues seront championnes »

L’équipe de France jouera cet été le championnat d’Europe sur ses terres, les voyez-vous aller loin dans la compétition ?

Je pense qu’elles feront un beau parcours, j’espère qu’elles seront championnes. Mais là nous ne connaissons pas encore la sélection définitive et pour le moment il (Pierre Vincent) nous fait du Pierre Vincent en mettant autant de gamines en stage (31 présélectionnées). Nous risquons d’être un peu léger au poste 3 car nous ne sommes pas très adroit mais nous jouerons en France donc cela serait normal de pouvoir faire quelque chose. C’est tout le bien que je leur souhaite.


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