Après 5 journées de Pro B, voici notre premier classement des meilleurs étrangers de l’antichambre, dominé par la révélation de Rouen, Wendell McKines, devant l’Antibois Tim Blue et le toujours aussi solide Wilbert Brown.
1 – Wendell McKines (Rouen, 11e avec 2v – 3d) : 23,2 points à 57,1% (50 % à 3 points), 9,4 rebonds, 0,4 passes, 2 interceptions et 0,8 balles perdues pour 28 d’évaluation en 32 minutes.
Oui, Rouen n’est que 11e, mais il était difficile de passer à côté de la révélation de la division cette saison. Après avoir commencé par une solide prestation contre Aix, le petit intérieur américain du SPO n’a pas baissé de pied, bien au contraire ! Meilleur joueur de la 2e journée, il a ravagé les raquettes de Denain et Bourg avec, à chaque fois, 34 d’évaluation ! Avec 14 tirs tentés par match, il est le leader offensif de Laurent Sciarra, qui se repose donc sur ses qualités pour assurer une large partie des points de son équipe. Deuxième marqueur du championnat, l’Américain est cependant peu présent aux contres, et se charge plutôt d’intercepter les ballons qui arrivent dans son secteur. Seul bémol, son équipe connaît pour le moment une entame de championnat mitigée, avec 3 défaites en 5 matchs. Les deux victoires de Rouen correspondaient justement aux coups de chaud de son brillant Américain. Attention donc à ne pas trop tirer sur la corde pour ce joueur spectaculaire, monté sur ressort, et qui survole au sens propre comme au figuré l’antichambre en ce début de saison !
2 – Tim Blue (Antibes, 1er avec 5v – 0d) : 21,6 points à 59,2% (25 % à 3 points), 8,2 rebonds, 2,4 passes, 1 interception et 2,8 balles perdues pour 23,2 d’évaluation en 36 minutes.
Il aurait fait lui aussi un bon numéro 1. Blue est le meilleur marqueur et rebondeur de la meilleure équipe de la division, invaincue qui plus est. C’est dire si son arrivée dans notre championnat se fait par la grande porte. Au sein d’un collectif antibois déjà bien rodé, cet intérieur volant s’est révélé. Avec Huffman et Essart pour le servir, Fein et Monclar pour lui créer des espaces, il est donc au cœur d’une équipe à même de le faire briller tout au long de la saison. Plus qu’une performance en particulier, c’est la régularité dont il a fait preuve aux tirs et son application aux lancers, ainsi que son implication dans tous les compartiments du jeu qui a séduit. Attention cependant à l’excès de confiance, car son équipe peut se retrouver en difficulté quand il n’y arrive pas. Le dernier match contre Évreux, il a semblé baisser de régime, avec seulement 14 points à 5/12 et 1/6 aux lancers. Malgré ça, il a réussi à grappiller 12 rebonds, a contré deux fois et a toujours apporté ses deux passes. Un joueur athlétique et complet, donc, qui ne sera pas loin du titre de MVP si lui et son équipe continuent de dominer la Pro B comme depuis le début de saison.
3 – Wilbert Brown (Aix-Maurienne, 5e avec 3v – 2d) : 24,4 points à 51,9% (33,3 % à 3 points), 7,4 rebonds, 1,8 passes, 2,6 interceptions et 1,8 balles perdues pour 25 d’évaluation en 37 minutes.
Celui que Claude Bergeaud décrit comme un « animal » aurait pu rejoindre le technicien palois à l’intersaison, mais il a préféré continuer dans une équipe savoyarde qui n’en reste pas moins ambitieuse et solide. Repositionné à l’aile par Antoine Michon, il a débuté cette nouvelle saison sur les chapeaux de roues ! Meilleur marqueur du championnat après 5 matchs, ce joueur très polyvalent a maintenant carte blanche en attaque, après une première saison qui avait déjà ravi les observateurs. Plus offensif avec ce changement de poste, il ne doit cependant pas se relâcher dans les autres secteurs, notamment au rebond, où ses qualités font la différence. Alors qu’il est un joueur très régulier (exactement 27 d’évaluation à chacun des 4 premiers matchs cette année !), on ne doute donc pas de sa présence dans le haut du classement tout au long de la saison. Il sera en tout cas la cible privilégiée de toutes les défenses de Pro B cette année, qui voudront le faire sortir de sa zone de confort mais surtout le couper de ses coéquipiers.
4 – Jason Siggers (Lille, 8e avec 3v – 2d) : 19,2 points à 46,3% (41,2 % à 3 points), 4,6 rebonds, 3,2 passes, 1,6 interceptions et 2 balles perdues pour 19,2 d’évaluation en 32 minutes.
Le MVP de la 5e journée est le premier vrai extérieur de notre classement, alors que ce sont généralement les « grands » qui remplissent plus facilement toutes les cases statistiques. Expérimenté dans l’antichambre, puisqu’il entame sa 4e saison de Pro B, l’ailier américain est revenu cet été à Lille après une nouvelle belle saison individuelle à Rouen. En tout cas, si on exclut la première journée, Siggers reste le baromètre de son équipe. Sur les deux victoires nordistes contre le HTV et Pau, il surnage : 30 points à 63,6% aux tirs, 55,5% à 3 points et 2,5 interceptions. Par contre, dans les deux défaites de son équipe à Antibes et Aix, ce n’est pas la même musique : 14 points à 33,3% aux shoots dont 28,6% derrière la ligne majorée et 0,5 interceptions. Contre des fortes équipes, l’ailier lillois sera donc scruté et mis en difficulté, et c’est toute son équipe qui souffrira de ses difficultés. À lui, donc, de trouver la solution pour s’extirper de ses pièges et ainsi amener son équipe vers le haut, comme il a su le faire contre Pau.
5 – Jeremiah Wood (Évreux, 4e avec 3v – 2d) : 17,8 points à 63,1%, 11,2 rebonds, 4,2 passes, 1,4 interceptions et 3 balles perdues pour 23,4 d’évaluation en 33 minutes.
Sans faire de bruit, le pivot américain de l’ALM fait un sacré carnage dans les raquettes de l’antichambre. Très adroit, second rebondeur de la division, il a en sus une vision du jeu de très grande qualité pour son poste. Sans un match à Fos vierge de passe décisive, il afficherait une moyenne de 5,3 passes par match ! S’il prend donc de nombreux tirs (13 en moyenne à chaque match), Wood gaspille peu ses munitions et sait s’effacer quand son équipe marche à plein régime, comme lors du match contre Fos. Attention cependant à ne pas le surcharger de ballons, car il peut avoir une forte propension aux balles perdues. Quoi qu’il en soit, l’intérieur ébroïcien a encore progressé, après une saison dernière de grande qualité, déjà. Plus adroit, plus collectif, il a pu faire bénéficier son équipe de ses progrès, puisque le groupe de Rémy Valin réalise un bon début de saison, avec des victoires sur Fos, Châlons et Reims et une courte défaite contre Antibes où il a manqué les deux lancers francs de l’égalisation.
6 – Brian Boddicker (Pau-Orthez, 2e avec 4v – 1d) : 19,8 points à 55,2% (39,3 % à 3 points), 5,2 rebonds, 2,8 passes, 1,6 interceptions et 2 balles perdues pour 20,6 d’évaluation en 31 minutes.
Si Pau avait triomphé de Lille lors de la 5e journée, nul doute que l’Américain aurait trouvé sa place un peu plus haut dans notre classement. Meilleur scoreur de la troupe de Claude Bergeaud, qui compte quand même de sérieux clients avec Denave et Ordín, par exemple, l’ancien joueur de Chalon a effectué un début de saison on ne peut plus solide, nous faisant apprécier la qualité de son poignet ainsi que sa polyvalence. Intérieur fuyant, raffolant des tirs primés, il doit cependant faire attention à ne pas trop artiller, car ses meilleures performances correspondent aux rencontres où il a le moins gaspillé de munitions derrière la ligne. Rebondeur correct, bon passeur, présent sur les lignes de passes, il dispose d’autres atouts dans sa cuirasse pour terrasser les équipes qui oseraient se placer sur la route d’un Élan Béarnais qui restera focalisé sur la montée tout au long de la saison.
7 – Errick Craven (Saint-Vallier, 14e avec 2v – 3d) : 14,6 points à 46,0% (11,1 % à 3 points), 4,2 rebonds, 9,6 passes, 3 interceptions et 4,6 balles perdues pour 19,2 d’évaluation en 37 minutes.
Attention, ancien MVP en rédemption ! Après un passage à Vichy la saison dernière pourrie par une relation houleuse avec Laurent Sciarra, l’Américano-Ivoirien a attaqué ce nouvel opus de Pro B avec la ferme intention de se refaire la cerise. Au sein d’un effectif grandement renouvelé à l’intersaison, le Californien s’est tout de suite imposé comme le leader de l’équipe drômoise. Bénéficiant d’un temps de jeu quasi maximal, l’ancien joueur de Dijon montre pour l’instant qu’il n’est pas vraiment un « EncephaloZéro » avec une première place au rang des meilleurs passeurs de Pro B. Tournant à 9,6 assists par match, il est monté jusqu’à 14 caviars samedi dernier contre Fos-sur-Mer. Très régulier, avec 4 matchs sur 5 à 20 d’évaluation ou plus, le protégé de Laurent Pluvy possède une part prépondérante dans les deux succès de Saint-Vallier, avec notamment un game winner lors du dernier match contre le FOPB. Réputé bon défenseur (3 interceptions de moyenne cette saison), il va devoir s’affirmer encore plus comme le chef de file défensif du SVBD, équipe la plus perméable du championnat pour l’instant. S’il reste trop dispendieux avec 4,6 balles perdues par match, son début de saison est une belle renaissance par rapport à ses quelques mois dans l’Allier.
8 – David Monds (Bourg, 3e avec 3v – 2d) : 17,8 points à 50,7%, 8,4 rebonds, 2,4 passes, 0,8 interceptions et 2 balles perdues pour 20,6 d’évaluation en 28 minutes.
De retour à Bourg après une saison réussie en Pro A avec Orléans, son nom était invariablement attendu en haut de l’affiche. Force est de constater que le pivot américain répond pour l’instant aux attentes. Hormis un match plutôt moyen contre Pau-Lacq-Orthez (où il a quand même assuré 18 points, 5 rebonds et 2 contres mais à 4/12 aux tirs), l’ancien joueur des Lakers enchaîne les bonnes prestations. N’étant jamais descendu en dessous de la barre des 16 points, il a pris encore plus d’importance dans le jeu depuis la blessure de son acolyte Moses Sonko. Tournant à 19 points, 12 rebonds et 5 passes sur les deux dernières sorties burgiennes, l’Américain a réalisé la meilleure marque à l’évaluation de la dernière journée de Pro B avec 37 contre Charleville-Mézières. Pivot altruiste comme en témoigne ses 6 passes décisives contre l’Étoile, il sait aussi utiliser son tir lointain à très bon escient (3/3 derrière la ligne majorée pour l’instant). Mais plus que sur ses performances individuelles, le Bressan sera jugé sur sa capacité à emmener la JL vers les sommets.
9 – Erroyl Bing (Aix-Maurienne, 5e avec 3v – 2d) : 12 points à 51,1%, 11,8 rebonds, 3,2 passes, 1,2 interception et 2,4 balles perdues pour 21 d’évaluation en 34 minutes.
On ne le remarque pas forcément, mais il fait le boulot. Dans une équipe d’Aix-Maurienne tournée vers l’offensive (4e attaque de Pro B), l’ancien intérieur de la JDA parait discret avec ses 12 points par match. Mais il serait trop réducteur de ne remarquer que cette donnée chez l’Américain, qui alimente toutes les catégories statistiques. Meilleur rebondeur de la division, il possède également une vraie qualité de passe pour un intérieur. En tout cas, à chaque grosse performance de Bing correspond à une victoire de son équipe. En effet, sur les trois victoires d’Aix, Bing a cumulé 26,6 d’évaluation. À l’inverse, sur les deux défaites, il est à seulement 12,5 à l’évaluation. Un signe ? Dans une équipe qui vise le top 4, il apparaît donc comme un baromètre pour les Aixois. Il a sorti dans la troisième journée une performance hallucinante : 18 points à 7/12, 19 rebonds dont 10 offensifs, 3 passes et 4 interceptions pour seulement une balle perdue et 37 d’évaluation !
10 – CJ Jackson (Pau-Orthez, 2e avec 4v – 1d) : 12,6 points à 58,7%, 10,2 rebonds, 0,6 passes, 1,6 interceptions et 2,4 balles perdues pour 18,4 d’évaluation en 30 minutes.
Lui non plus ne fait pas trop de bruit, dans une équipe paloise qui s’est posée comme l’une des favorites pour la montée, talonnant le leader Antibes depuis sa défaite lors de la dernière journée à Lille. S’il a connu deux matchs compliqués contre Boulogne et Charleville (17 points cumulés à 6/17 aux shoots !), il a par contre assuré dans les trois autres rencontres, avec un pourcentage aux shoots exceptionnel sur ces trois matchs (72,4% !). Présent aux rebonds ainsi qu’en défense, il peut donc être une vraie arme de destruction massive quand il reste appliqué et sérieux sur son sujet. Au sein d’une équipe de l’Élan riche en individualités, il se pose donc comme le point d’ancrage essentiel aux hommes de Claude Bergeaud, et son importance pourrait s’avérer grandissante au fur et à mesure du championnat, quand les dures joutes qui attendent les Béarnais s’intensifieront.