Louis Labeyrie est encore très jeune (20 ans) mais il apparaît déjà comme un vieux routier de la LNB. Il entame en effet sa 4e saison dans le giron professionnel et sa deuxième en Pro A après ses deux années à Fos en Pro B puis chez le voisin Hyères-Toulon dans l’élite. Fraîchement débarqué à la capitale durant l’intersaison, le jeune international tricolore (chez les U20 cet été) découvre un club d’une nouvelle envergure au Paris-Levallois, avec tout ce que cela comporte.
Dans un contexte assez particulier l’année passée au HTV, Labeyrie a connu une situation des plus difficiles collectivement mais a brillé individuellement. En effet, les problèmes financiers du club varois ont obligé le coach Alain Weisz à donner leur chance aux jeunes. Dans ces conditions et malgré une saison pénible sanctionnée par une descente en Pro B, l’intérieur né en 1992 s’est montré aux yeux de tous les observateurs, compilant pas moins de 9,1 points et 6,5 rebonds pour 12,6 d’évaluation. Cette saison au PL, les conditions sont toutes autres, l’effectif compte plusieurs internationaux français et des joueurs américains de gros calibre, notamment sur les postes intérieurs qu’occupe Labeyrie. La concurrence est des plus rude avec des joueurs tels que Sean May et Jawad Williams et le temps de jeu accordé par Christophe Denis à sa rotation de 20 ans s’en ressent. Le temps passé en moyenne sur le parquet par le joueur a fondu comme neige au soleil, chutant de 22 à 9 minutes par match.
Le récent médaillé d’argent aux championnats d’Europe U20 a donc fait un choix audacieux en intégrant une grosse écurie du championnat afin de se frotter au plus haut niveau hexagonal au quotidien. Dans le dur lors des rencontres, il semble moins en confiance mais ne force rien, se contentant de faire le travail de l’ombre indispensable à la bonne marche de son équipe. Cet apport de l’ombre, illustré par un travail de sape plusieurs fois souligné par son entraîneur, montre le discernement d’un joueur déjà relativement mature.
Ce qui semble plus dommageable ce sont ses difficultés à apporter davantage lorsque lui sont confiées des minutes supplémentaires, comme face à l’ASVEL (0 point pour 1 d’évaluation en 14 minutes). Il est clairement difficile d’apporter un gros rendement lors de passages brefs et intermittents sur le terrain. Ce point est peut être le nouveau pallier à franchir pour Louis Labeyrie dans une saison où il ne devrait, à priori, pas voir son rôle énormément évoluer tellement les titulaires des postes 4 et 5 impressionnent. Côtoyer de tels joueurs au quotidien apportera indéniablement à un joueur en phase d’apprentissage. À lui de prouver au fil de la saison qu’il peut prétendre à davantage de responsabilités.