L’arrivée à l’Asvel de Tim Abromaitis cet été n’a pas fait grand bruit comparée aux retours d’Amara Sy - dont il devait être le back-up – ou encore d’Uche Nsonwu-Amadi dans la maison verte. Néanmoins, cet ailier-fort (pouvant évoluer sur le poste 3 voire même au poste 5) se taille petit à petit une solide réputation dans un championnat de Pro A qu’il découvre. Cette saison du côté de Villeurbanne est en effet la première expérience professionnelle de cet ancien international états-unien chez les universitaires.
Après des premières semaines délicates lors de la préparation, l’ancien pensionnaire de la prestigieuse université de Notre-Dame a pris ses marques et s’est parfaitement fondu dans le dispositif mis en place par Pierre Vincent. Ce gaillard de 2,03 m a même débuté l’ensemble des 10 rencontres disputées par son club en championnat. Prenant ses marques et gagnant en confiance au fil des matchs, son temps de jeu a augmenté régulièrement (24 minutes en moyenne après 10 matchs) afin d’en faire l’un des maillons essentiels du collectif de l’Asvel. Son profil de joueur fuyant lui permet d’apporter un gros danger de loin (44,7 % à trois-points), ce qui en fait le meilleur de son équipe dans cette catégorie. Cette capacité a étirer les défenses est précieuse pour son équipe qui possède d’autres éléments aux profils plus attirés par le cercle, créant une belle complémentarité.
Abromaitis n’est assurément pas le joueur le plus athlétique et le plus spectaculaire qu’aient eu l’occasion d’admirer les supporters de l’Astroballe mais il ne laisse pas non plus sa part au chien lorsqu’il s’agit d’aller au combat au rebond (4 de moyenne et un pique à 11 face au Havre) ou de tenir ses adversaires en défense. Son intelligence et sa compréhension du jeu, forgées au cours de son cursus NCAA, lui permettent de s’adapter à chaque situation des deux côtés du terrain. Il semble sur la même longueur d’ondes que son coach qui tient en la personne de l’ancien fighting irish un joueur américain impliqué et tenant parfaitement le rôle qui lui est confié.
Ultra complémentaire avec Amara Sy
Plutôt timide en début d’exercice, ce jeune joueur de 23 ans prend de l’assurance après une saison gâchée par une grosse blessure (rupture des ligaments croisés) et s’épanouie journée après journée. Pour preuve, sur les 4 dernières rencontres, il tente en moyenne 6,25 fois sa chance de loin alors qu’il ne le faisait qu’à 2,16 reprises lors des 6 premiers matchs. Ce vrai métronome sur la ligne des lancers-francs (85 % de réussite) provoque peu de fautes (1,6 par match) mais peu forcer son talent et se montrer agressif en attaque plus près du cercle le besoin s’en fait sentir. Ce spécialiste du « Catch and Shoot » s’avère donc être un joueur solide en plein apprentissage qui se développe et s’affirme comme l’une des pièces maîtresses de cet Asvel version 2012-2013.
Ultra complémentaire avec le all around player Amara Sy avec qui il partage les poste 3 et 4, le fils de James Abromaitis – ancien joueur des New Jersey Nets et du Real Madrid entre autre – devrait devenir à terme un un bon joueur européen. Espérons pour l’Asvel qu’ils aient la bonne idée de le conserver et de profiter de sa progression à moyen terme.