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Drissa Ballo, ce cadet de Dijon qui domine le championnat espoir

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Nous allons aujourd’hui mettre en lumière l’une des pépites présentes dans le vivier du basketball hexagonal : Drissa Ballo, joueur malien de la génération 1995 évoluant au sein du centre de formation de la JDA Dijon.

Photo : Durand/Dijon

Comme beaucoup d’enfants, Drissa s’est tout d’abord dirigé vers le football, dans son pays du Mali, où ce sport est roi et compte de nombreux joueurs de grand talent évoluant dans les championnats européens comme Fred Kanouté, Seidou Keita ou encore Momo Sissoko. Du fait de son physique imposant, il s’est rapidement vu confier les clés des buts avant de bifurquer il y a un peu plus de 5 ans vers la balle orange. La transition s’est faite tout naturellement du fait de sa grande taille et d’un grand frère jouant déjà au basket. Ce dernier, qui évoluait à un niveau tout à fait honorable (en centre de formation au Mali), a ainsi eu la bonne idée de pousser son cadet vers les gymnases de Koulikouro (ville de 45 000 habitants dans la région portant le même nom, située proche de la capitale, Bamako) où il a rapidement attiré l’attention.

Surclassé en sélection nationale cadet

Le Dijonnais n’a pas tardé à faire parler de lui au niveau national puisqu’il s’est fait appeler en sélection nationale malienne cadet, soit la catégorie d’âge au dessus de la sienne à l’époque. Intrigué par le potentiel de son joueur, le sélectionneur a pris le jeune Drissa sous son aile afin de lui permettre de poursuivre sa formation en France. « Avec le coach, on a donc réalisé une vidéo afin de montrer aux clubs ce dont j’étais capable« , indique Drissa. A partir de ce document illustrant les exploits et les grandes capacités de l’adolescent, les démarches furent mises en place dans le but de partir se perfectionner et se former dans un centre de formation français. Le sélectionneur de Drissa avait entre autres des connaissances au sein de la JDA et c’est donc par cet intermédiaire que la transition vers l’Europe et la Bourgogne eut lieu. Ce changement et cette arrivée en France coïncida avec la première année de l’intérieur en catégorie cadet mais ce dernier n’avait à l’époque que 3 années de basket derrière lui, possédant une très grande marge de progression et déterminé à l’exploiter.

Rupture des ligaments croisés il y a deux ans

Photo : Durand/Dijon

Son parcours ne fut pas un long fleuve tranquille puisque lors de sa première saison, le joueur fut victime d’une grosse blessure, en l’occurrence une rupture des ligaments croisés du genou. Cette mésaventure l’éloigna des parquets durant de long mois, stoppant ainsi son évolution et remettant en cause une éventuelle future carrière. Prenant le temps de bien se rétablir et ne précipitant pas les choses, le Malien put faire son retour au cours de la saison suivante et reprit ainsi un parcours sur les parquets laissé entre parenthèses le temps de la blessure. Cette déconvenue n’est aujourd’hui qu’un lointain et mauvais souvenir puisqu’il ne se ressent plus de douleurs à son genou mais a permis à Drissa de garder en tête mieux que quiconque qu’une carrière sportive ne tient qu’à un fil. Toujours dans le système scolaire, il prépare d’ailleurs un baccalauréat professionnel en section commerce et est actuellement en classe de première.

Avec les cadets, les espoirs et les pros

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Drissa Ballo a des semaines chargées pour un garçon d’à peine 17 ans (il les a fêté à la fin du mois de novembre). Il concilie en effet le lycée et évolue à la fois avec les cadets France de la JDA, l’équipe espoir dont il est le fer de lance ainsi qu’un entrainement par semaine habituellement avec le groupe professionnel. Il reconnait volontiers que : « C’est vrai que c’est assez fatiguant de tout faire par moment mais j’aime ce que je fais et cela me permet de mieux progresser.« 

Photo : JDA Dijon

Le groupe professionnel justement, il l’intègre de façon progressive sans brûler les étapes. Il a par exemple fait l’intégralité de la préparation estivale avec l’équipe coachée par Jean-Louis Borg. Lorsqu’il évoque ses objectifs à court terme, il souligne d’ailleurs le fait de « s’entraîner de façon de plus en plus régulière avec l’équipe pro en fonction des contraintes scolaires afin que cela devienne habituel avec le temps« .

Meilleur rebondeur du championnat espoir à seulement 17 ans

S’il n’a pour le moment que goûté à l’atmosphère professionnelle, il écrase en revanche la concurrence dans les catégories de jeune. Jouant deux matchs par week-end (cadet et espoir), il se montre ultra dominant dans la raquette. Jugez plutôt, chez les espoirs, alors qu’il n’est en principe que cadet, il tourne en moyenne à 14,1 points, 12,6 rebonds et 1 contre en 25 minutes sur les 9 premières rencontres. De plus, du haut de ses 2,07 m, il réussit un magnifique 67,1 % aux tirs.  Il réalise la prouesse de se classer ainsi meilleur rebondeur du championnat devant un certain Vincent Pourchot (de trois ans son aîné) et se classe troisième à l’évaluation. Jouant au plus près du cercle, il n’est pas rare de le voir écraser de gros « dunks » lors de ses matchs, type d’action qu’il apprécie tout particulièrement. S’il brille individuellement, les performances collectives de son équipe ne sont en revanche pas très bonnes, la JDA n’ayant remporté que deux matchs en onze journées. Le leader de cette équipe explique cela par « la jeunesse de l’équipe, mais on travaille bien et on progresse collectivement avec le temps. Si on continue à mieux jouer ensemble, les résultats vont être de mieux en mieux. » Avec les cadets en revanche, les performances sont plutôt intéressantes puisqu’ils sont actuellement à le deuxième place de leur poule (8 victoires en 10 matchs), à seulement une victoire des leaders, la JSF Nanterre.

Drissa Ballo est encore un diamant brut à polir, qui dispose d’un physique hors norme et dont les principales caractéristiques sont sa présence intérieure, son sens du rebond et sa force de dissuasion. Il reste très perfectible en attaque comme il le reconnait lui même : « Le point que je dois le plus améliorer est mon shoot. Il faut que je progresse pour être dangereux à 3 ou 4 mètres dans le futur. J’essaie de travailler particulièrement dessus pour m’améliorer offensivement. » Il n’est pas surprenant de l’entendre parler de Shaquille O’neal ou actuellement Dwight Howard lorsqu’on l’interroge sur ses modèles, des joueurs dont il apprécie l’impact physique et la capacité à dominer la raquette des deux côtés du terrain « Shaq c’est vraiment mon joueur préféré, il était très impressionnant et j’essaie un peu de m’en inspirer pour mon propre jeu. » Côté LNB, son coeur penche également vers un pivot intimidant: « En France, le joueur qui me plait le plus est sans hésitation Uche, il est toujours très bon. »

Photo : JDA Dijon

Concernant son avenir, le pivot ne se fixe pas d’objectif précis mis à part « être pro, c’est vraiment le plus important, devenir professionnel. Après le niveau je ne sais pas, je vais donner le maximum pour jouer au plus haut niveau possible et nous verrons jusqu’où j’arrive à aller, mais ce que j’aimerais c’est vraiment réussir à jouer en pro. » C’est en tout cas tout le bien que l’on souhaite à ce garçon calme et discret  mais qui fait des ravages sur les parquets de l’hexagone. Ses adversaires vont  néanmoins connaitre un peu de répit. Le pivot de 17 ans vient malheureusement d’être coupé dans son élan par une fracture de fatigue au pied qui devrait en principe l’éloigner des parquets pendant une durée de 5 semaines.


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