Meilleur marqueur du championnat espoir (21,2 points à 50,3% au tir) à seulement 18 ans, l’arrière nancéien (8v-4d, quatrième du championnat espoir) Benjamin Sene (1m85) est l’un des gros prospects de la génération 1994. Ultra vif, très fort sur son premier pas et en net progrès au tir (33,3% à 3 points), le jeune arrière, souvent comparé à Rodrigue Beaubois, est de plus en plus complet (5,3 rebonds, 4,9 pds et 2,8 interceptions pour 20,2 d’évaluation – cinquième des espoirs – à cause de ses 4,6 bps). Si ses qualités athlétiques exceptionnelles font de lui un potentiel NBA de l’avis de nombreux observateurs, il n’a toujours pas joué la moindre minute en Pro A. Après sa grosse performance contre Limoges le 8 décembre (24 points à 4/7 à 3 points, 13 rebonds et 7 pds), il s’est confié sur sa progression, ses ambitions et sa situation à Nancy.
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
photo : D.R.
Je suis Benjamin Sene, j’ai 18 ans et je suis au centre de formation à Nancy depuis maintenant quatre ans. J’ai commencé le basket à 6 ans à Langon vers Bordeaux dans un petit club. Ensuite grâce à différentes sélections j’ai intégré le pôle Aquitaine à Mont de Marsan où je suis resté durant mes deux années minimes. Et je suis donc arrivé en cadet à Nancy et je suis encore dans ce club aujourd’hui.
Tu joues avec les espoirs à Nancy mais je crois aussi que tu côtoie le groupe professionnel, c’est ça ?
Oui toute la semaine je suis à l’entrainement avec les professionnels et seulement le vendredi je fais le collectif avec les espoirs.
Le fait justement d’être dans ce groupe professionnel te fait côtoyer d’excellents joueurs, est-ce que parmi eux, un t’a pris sous son aile ?
J’apprends avec toute l’équipe, il y a une bonne ambiance, nous les trois jeunes ont est bien intégrés. Après je suis souvent en opposition avec Solo Diabaté, et des fois il me donne des conseils sur ce que je peux faire.
Tu es actuellement meilleur marqueur du championnat espoir, tu t’es fixé un objectif personnel ? MVP, meilleur marqueur ?
Oui oui, très clairement si je peux le faire je le ferai. Mais je joue pour être le meilleur donc je vais tout donner tout au long de la saison. Je veux au moins être le meilleur meneur du championnat mais si je peux aussi être le meilleur marqueur et encore mieux le MVP, je vais bien sûr essayer.
D’autres joueurs de ta génération ont un rôle différent de toi avec déjà des responsabilités en Pro B ou en Pro A pour certains, te compares-tu à eux ?
C’est sûr que je me compare à certains car je pourrais peut-être avoir ma chance en professionnel. Mais je suis en espoirs et cela se passe bien. Il faut déjà que je prouve que je suis dominant en espoirs je pense, même si des fois cela peut être compliqué.
Concernant ton avenir, tu le vois comment à court terme : plutôt rester à Nancy avec un faible temps de jeu en Pro A ou plutôt passer par la case Pro B ?
Pour l’instant, honnêtement je n’ai pas trop réfléchi à cela. Je me concentre déjà sur ma saison en espoirs. Après on verra les offres que j’aurais, si jamais c’est plus en Pro B, eh bien j’étudierai la proposition avec attention. En jouant on progresse bien évidemment, donc je ne sais pas trop. Peut-être que si on ne me propose rien, je referai une année en espoirs. Pour être franc je ne sais pas du tout, je verrai au moment venu.
Par rapport à ton avenir à Nancy, le coach discute avec toi de ton possible avenir, du temps de jeu ?
Non, pas du tout, on en a jamais parlé, il ne m’a pas dit si un jour il me laisserai ma chance.
En bas à droite de Christian Fra (photo : Sluc Nancy)
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Tu es quand même un joueur décrit avec un énorme potentiel, tu penses aussi à la NBA ?
Bien sûr. Je vais continuer à travailler pour, avec cet objectif dans un coin de ma tête. Si l’occasion se présente tant mieux mais après ce ne serait pas une fin en soi, je continuerai toujours à m’entraîner pour être le meilleur possible et pouvoir évoluer au plus niveau que je peux. Le travail paye toujours.
Pour évoluer, tu penses qu’en étant à Nancy tu es bien ? C’est un bon centre de formation ?
photo : Sluc
Oui, sincèrement on est bien ici. Après je ne peux pas dire que c’est le meilleur de France car je n’ai connu que celui-là. C’est vraiment très bien. La seule chose compliquée que je trouve c’est la transition avec les professionnels et surtout le coach en ce moment. Mais si on parle que de formation, c’est l’idéal pour moi.
Que trouves-tu de compliqué dans cette relation avec l’entraîneur ?
Je ne sais pas (hésitation). C’est difficile à expliquer mais avec les jeunes… Je ne sais pas si c’est un manque de confiance ou quoi… Après on s’entraîne et c’est bien. Je n’ai que 18 ans et je sais que je ne peux pas demander énormément de temps de jeu, je prends tout ce qu’il me donne comme il l’a fait en EuroChallenge (Benjamin a joué 2 minutes contre le Pizza Express Apollon le 27 décembre dernier).
Tu aimerais, au vu de tes performances en espoirs, être plus intégré ?
Oui c’est sur que j’ai envie de jouer avec les professionnels mais je respecte totalement les choix du coach et je vais continuer à travailler dur pour prouver que je peux avoir un rôle à jouer.
Tu es aussi régulièrement sélectionné en équipe de France jeune.
Photo : Fiba Europe – Martin Silis
L’équipe de France est toujours un objectif que j’ai en tête pour la fin de la saison, là pour l’instant c’est avec les jeunes. C’est une fierté de représenter son pays.
L’échec de l’Euro U18 en Lituanie a été utile ?
Ça a été un moment compliqué, difficile à vivre car au vu des joueurs que l’on avait on aurait du faire largement mieux que cela. Mais on n’a pas réussi notre objectif de faire les cinq premières places… Après on a quand même su gérer la pression de se maintenir en poule haute.
Tu te projettes sur l’Euro des moins de 20 ans ?
Non, pas encore. Bien sur si le sélectionneur m’appelle, je serai là il n’y a pas de soucis mais pour l’instant je n’y pense pas. Je fais le travail sur le terrain pour le moment et c’est ce qui compte.
Prends-tu exemple sur certains joueurs qui ont le même profil que toi et qui ont une grosse expérience comme Rodrigue Beaubois par exemple ?
Je regarde les matchs NBA, je prend pas mal exemple sur le meneur d’Oklahoma City avec Russell Westbrook, j’essaie de bien regarder ce qu’il fait car j’admire ce joueur.
Photo de la une : FIBA Europe – Martins Silis