Sur le dernier tir, tu avais prévu quoi ?
Agressivité de la part d’Andrew, qu’il attaque le cercle, qu’il fasse venir l’aide défensive. On a un système qui s’appelle « poing côté » qui nous permet à la fois de trouver un tir à trois points à l’opposé sur un écran de Sean ou pour Sean justement après l’écran, si Andrew ne peut pas finir. Et bien évidemment, tout ce que vous prévoyez de faire ne se passe jamais comme vous l’imaginiez et vous vous retrouvez avec Jawad qui a la balle dans les mains et qui ne sait pas trop quoi en faire et qui, grâce à son talent – je préfère dire ça plutôt qu’autre chose – arrive à mettre un panier. De toute façon sur une balle de match on amène une situation pour pouvoir shooter, la pire des choses c’est de ne pas la shooter, c’est ce qui nous était arrivé sur le deuxième match de la saison l’année dernière à l’Asvel, face à Tony Parker. Ce soir on a eu la chance à 10 secondes de la fin de récupérer un ballon parce que l’on défend bien, même si c’est plus Le Mans qui fait l’erreur que nous qui la provoquons, mais derrière on exécute bien les choses, on amène bien l’écran et puis voilà…
Un match porté durant trois quart-temps – parce qu’on l’a nettement moins vu dans le quatrième, sauf à la fin – par Antoine Diot
C’est là-dessus qu’il va falloir que l’équipe évolue. Parce qu’on ne pourra pas tourner toute la saison comme ce soir à 6 joueurs et demi. Donc il va falloir que, moi déjà le premier, j’apprenne à faire plus tourner mon banc, à leur donner un peu plus de confiance. Mais on ne peut pas non plus mettre sur le terrain un joueur qui n’est pas en confiance. Donc il y a tout un travail à faire avec eux à l’entraînement dès lundi. Ça passe par des discussions mais aussi des mises en situations pour que, petit à petit, Jonathan Aka, Giovan Oniangue et Louis Labeyrie puissent nous apporter ce que finalement ils nous apportaient très bien en pré-saison. Quand je parle de monde virtuel en pré-saison c’est que quelque soit l’adversaire, Maccabi Tel Aviv, Liège ou Kiev un dimanche matin à Alfortville, ça compte pour du beurre. Cette notion psychologique ne rentre pas du tout en ligne de compte. Là c’est le championnat. Les joueurs du banc on leur demande d’être efficaces sur de courtes séquences pour faire souffler les titulaires. Je leur avais dit d’ailleurs dit en début de saison que je ne voulais pas hiérarchiser l’équipe de cette manière, comme on l’a fait l’année dernière, parce que l’on a vu que ça nous avait joué des tours. On a construit une équipe pour pouvoir jouer à 9, et il faut que je trouve quelque chose pour que ces joueurs de banc apportent quelque chose et même pouvoir envisager qu’ils deviennent des titulaires, parce que sinon on va droit dans le mur.
Je vais te poser la même question qu’à JD, il y avait une opposition de style entre ces deux équipes et vous avez gagné sur la question du tempo. Ce match s’est joué sur le tempo que vous vouliez.
Si tu vas dans le vestiaire tu verras que la première phrase que j’ai écrite sur le tableau c’est : « Leur imposer un défi physique et leur imposer le rythme ». Ça fait deux fois que l’on joue et que l’on arrive à imposer notre rythme. Et c’est le fait d’avoir cette volonté, après avoir marqué, de défendre tout terrain, de faire des trappes et de ne laisser qu’une quinzaine de secondes pour mettre en place un système court, parce qu’il est plus facile de défendre sur un système court et que vous récupérez quelques ballons. Le pendant c’est que vous vous exposez à quelques paniers faciles… eh bien OK. Après ce soir on va peut être encore dire que le Paris-Levallois a gagné mais qu’il a encore encaissé 87 points et qu’il ne pourra pas être champion en encaissant autant de points. Moi aussi je peux mettre en place une défense demi-terrain à attendre que la balle arrive et faire une saison à 75 points encaissés. Mais on a choisi cette voie-là parce que c’est un trait de caractère qui s’est dessiné durant la pré-saison et que maintenant il est hors de question de changer notre fusil d’épaule. Maintenant le plus important c’est de rester lucide, parce que l’on est à 2 victoires et 0 défaite mais ça ne fait pas de nous un champion, loin s’en faut. On en est encore très, très, très loin et il reste encore beaucoup de choses à travailler.