« J’essaye juste de voir le plus possible de ce monde. » Brandon Brown (28 ans) l’annonce d’emblée sur sa biographie Twitter. L’actuel intérieur de Nancy appartient à cette catégorie des basketteurs migrateurs, de ceux qui ne sont généralement que de passage dans un club. En presque quatre ans de professionnalisme, le natif de la Nouvelle-Orléans a déjà visité dix pays, connu treize équipes. Un cas qui est loin d’être une exception en LNB (voir ci-dessous) mais qui peut soulever quelques questions.
Les côtés positifs sont indéniables : un basketteur globe-trotter peut découvrir le monde avec son métier, il vit des expériences extrêmement enrichissantes d’un point de vue humain. Mais le revers de la médaille existe : ces voyageurs sont obligés de toujours soigner leurs statistiques pour repartir à la recherche d’un meilleur chèque, ne vivent pas forcément de grands moment sportifs dans des championnats exotiques voire obscurs. Qui de mieux que Brandon Brown pour évoquer avec nous sur cette vie de nomade ? La dernière recrue du SLUC a longuement répondu à nos questions. Découverte du « métier » de globe-trotter.
Sa carrière :
- 2006-2007 : Fountain View College (Junior College)
- 2007-2008 : Holmes CC (Junior College)
- 2008-2009 : California State University at San Bernardino (NCAA II)
- Automne 2009 : BC Siauliai (Lituanie)
- Janvier 2010 : Suduvos Marijampole (Lituanie)
- Printemps 2010 : Kotwica Kolobrzeg (Pologne)
- Automne 2010 : Vitoria (Portugal)
- Décembre 2010 : Saint-Vallier (Pro B)
- Février 2011 : Fjolnir (Islande)
- Printemps 2011 : Cananea (Mexique)
- Octobre 2011 : Halcones Xalapa (Mexique)
- Hiver 2011 : Trouville (Uruguay)
- Printemps 2012 : Lanus Buenos Aires (Argentine)
- Juillet 2012 : Mavort Quito (Équateur)
- 2012-2013 : Pizza Express Apollon Limassol (Chypre)
- 2013 : Nancy (Pro A)
Tu as connu un parcours assez chaotique aux États-Unis avec deux Junior Colleges en deux ans, et une seule saison en NCAA. Tu pourrais nous raconter ça ?
Alors, j’ai dû commencer le basket aux alentours de dix ans, chez moi, en Louisiane. J’ai effectivement changé de Junior College en 2007 pour aller à Holmes dans le Mississipi car le programme me convenait mieux et que c’était plus proche de chez moi. Je n’ai fait qu’une seule saison en NCAA car je venais d’avoir un bébé donc il fallait que je gagne ma vie pour subvenir à ses besoins. J’avais une bouche à nourrir donc je suis parti en Europe. Mais mon année NCAA a été belle avec le titre de MVP du tournoi final de la CCAA (California College Athletic Assocation), le titre de meilleur ailier-fort, de meilleure recrue de la saison. Mais c’était il y a longtemps maintenant.
Ton choix de partir plus tôt que prévu en Europe a été critiqué car tu n’as pas pu finir ton cursus scolaire et donc obtenir ton diplôme. Tu regrettes ?
Non, pas du tout. Je devais m’occuper de ma fille donc le choix était plutôt évident. Tu as une fenêtre pour jouer au basket qui se réduit d’année en année donc il fallait que je devienne professionnel le plus vite possible. Mon corps ne pourra supporter éternellement cette vie. Mon cerveau, lui, sera toujours là et comme j’apprends beaucoup en grandissant, je pourrais toujours retourner à la fac après ma carrière pour terminer ma dernière année et obtenir mon diplôme.
« En Islande, je pensais arriver sur un iceberg géant »
Tu as démarré ta carrière professionnelle en Lituanie, le seul pays européen où le basket est vraiment roi. C’était donc un endroit idéal pour te lancer ?
Et tu oublies que je jouais l’EuroCup là-bas aussi. Le niveau y est vraiment élevé. Les Lituaniens sont vraiment fous de basket, oui, c’est le sport national. J’ai été chanceux de pouvoir commencer ma carrière en Lituanie.
Ensuite, tu t’es retrouvé en Pologne où tu as fini ta première saison professionnelle. Si l’on ne juge que par tes statistiques (6 points de moyenne), ça a été une expérience compliquée ?
Je ne dirais pas que j’étais en difficulté. En fait, c’était un peu la même situation qu’ici en France : l’équipe se connaît déjà bien, le coach sait comment faire jouer le groupe et en plus, le capitaine de l’équipe était mon concurrent direct. J’ai eu du mal à grappiller du temps de jeu car l’entraîneur était super cool avec le capitaine. Voilà à quoi a ressemblé mon passage en Pologne.
La saison suivante, tu as découvert des championnats plus exotiques au Portugal et surtout en Islande. On ne les connaît pas vraiment, comment est le niveau là-bas ?
Le championnat portugais est bon ! Il y a trois Américains par équipe, les joueurs locaux sont pas mal du tout donc le niveau est très correct. En plus, Vitoria, mon ancienne équipe, vient de remporter la Coupe du Portugal donc je suis fier de ces gars. En ce qui concerne l’Islande, je pensais arriver sur un iceberg géant mais c’était très sympa. J’ai rencontré des gens intéressants, je suis encore en contact avec certains de mes anciens coéquipiers. Il y a plein de paysages magnifiques, beaucoup de choses à faire, j’ai notamment pu voir des geysers. Mais le basket n’y est pas vraiment populaire. Il n’y avait qu’un étranger par équipe, le niveau n’était pas très bon.
Entre ces passages au Portugal et en Islande, tu as joué un mois à Saint-Vallier en décembre 2010 pour remplacer Anthony Dill. Tu gardes des souvenirs de ton passage au SVBD ?
(rires) Honnêtement, je n’en ai pas. Le seul bon souvenir que je garde est ma rencontre avec Kyle Shiloh (ndlr : meneur de Saint-Vallier de 2010 à 2012, actuellement en Roumanie). Il m’a aidé en dehors du terrain mais aussi sur le terrain. J’étais encore nouveau en Europe, je ne comprenais pas bien le jeu et il a pris son temps pour m’expliquer les systèmes. Mais à part ça, c’est tout. Voilà ce que j’ai appris à Saint-Vallier. C’était un village, il n’y avait pas grand-chose à faire là-bas, que du basket. Et surtout, tous mes coéquipiers vivaient avec leur femme ou leur copine alors que j’étais tout seul.
« Le basket européen, c’est comme la Princeton offense »
Après ton départ de l’Islande, tu as joué deux ans en Amérique latine entre le Mexique, l’Argentine, l’Uruguay et l’Équateur. Tu as notamment connu une très belle expérience au Mexique avec le titre de champion national en 2011 et celui de meilleur ailier-fort du championnat.
C’était magnifique ! Je ne pensais pas que je pourrais gagner un titre aussi tôt dans ma carrière, j’étais persuadé qu’il me faudrait plusieurs années pour arriver à gagner quelque chose. Le Mexique a été une très belle expérience. En Équateur, le niveau n’est pas bon. Enfin, c’est juste correct, surtout parce qu’il y a trois Américains par équipe mais ça manque de culture de jeu. Le championnat uruguayen est bon : les joueurs nationaux sont respectables, il y avait deux Américains par équipe. Mais dans l’ensemble, le niveau est très correct dans ces championnats. J’aime jouer en Amérique latine.
De quelle manière le style de jeu là-bas est-il différent du basket européen ?
Il y a beaucoup plus de run and gun. On court plus, on joue plus en un contre un. Il y a plus de libertés. En Europe, le jeu est cadré. L’important, c’est de poser un écran, de faire une bonne passe.
Le basket européen, c’est comme la Princeton Offense. Le jeu est précis, le tempo est lent. En Amérique latine, tout va plus vite et c’est plus simple à jouer.
Et puis, la vie quotidienne doit être plutôt sympathique dans des pays comme l’Argentine ou l’Équateur ?
Oui, surtout en Équateur. C’est superbe. Je ne pensais pas mais c’est vraiment un endroit magnifique. C’était sympa aussi en Uruguay car je vivais à Montevideo, la capitale. Le Mexique en revanche, eh bien c’est le Mexique… Il y a de tout. C’est agréable de vivre et de jouer en Amérique latine.
Et avant de débarquer à Nancy, tu as joué quelques mois à Chypre où tu t’es établi comme l’un des meilleurs joueurs de l’EuroChallenge. Tu considères cette saison comme l’une de celles qui peuvent changer une carrière, t’amener vers des contrats plus intéressants ?
Oui, je suis très reconnaissant envers mon ancien club chypriote de m’avoir ramené en Europe. Je n’avais pas joué en Europe pendant deux ans et c’est très dur d’y revenir car la plupart des clubs européens ignorent les championnats d’Amérique latine. J’avais un « gentleman agreement » avec les dirigeants pour quitter le club. À Chypre, la saison se termine très tôt. Ils vont commencer la finale d’ailleurs, là, par exemple. Et la date limite pour signer des joueurs en France ou ailleurs est fixée au 28 février. Donc je suis allé demander au président Andros Kaffas, avec qui j’étais très proche, s’il pouvait me libérer pour que j’aille jouer dans un meilleur championnat et il m’a donné le feu vert. Voilà comment je me suis retrouvé à Nancy.
« Marvin Jefferson est un monstre »
À Chypre, tu as joué avec Marvin Jefferson qui vient de signer à Boulazac. Tu penses qu’il peut réussir en Pro A ?
Hey, Marvin, c’est un monstre ! C’est le type de mec qui te sort un double-double quand il veut. Il travaille dur, il se bat, il n’abandonne jamais, il est très présent au contre. Je vous le dis, sur les sept derniers matchs, Boulazac va créer deux ou trois surprises grâce à Marvin. Il est dominant au poste bas.
Pourtant, Marvin Jefferson n’avait pas spécialement convaincu en Pro B à Quimper et Vichy ces deux dernières années. D’où un certain scepticisme sur sa signature.
Oui, mais en tant que joueur, tu grandis, tu apprends. Prends mon exemple, j’ai joué en Pro B et je n’ai pas été bon avec seulement six points de moyenne. Ma première année en Europe, je n’ai pas spécialement brillé non plus. Mais avec le temps, je me suis amélioré. Quand je suis arrivé à Nancy, beaucoup de gens disaient « Brandon va arriver en Pro A, mais il ne va pas pouvoir aider le SLUC ». Mais je montre que je suis un joueur totalement différent depuis Saint-Vallier. Tu ne peux pas juger un joueur sur son passé. Il ne fait que grandir, s’améliorer.
« Petit, je n’avais pas de passeport »
Tu as joué dans dix pays en quatre ans. Qu’est-ce que tu apprécies à propos de ça ?
J’aime voyager, c’est tout. J’adore voir de nouveaux endroits, vivre de nouvelles expériences, découvrir des cultures différentes, une gastronomie différente, rencontrer de nouvelles personnes. Quand j’étais petit, je n’avais même pas de passeport. Je ne pensais pas une seconde que je pourrais voir plein de pays comme ça en jouant au basket. Enfant, jamais je ne me serais vu jouer en France aujourd’hui. Point final. J’adore voyager. La plupart des Américains ne sortent jamais du pays, ne voient pas autre chose que les États-Unis. Pouvoir découvrir gratuitement le monde avec le basket, c’est magnifique, extrêmement bénéfique pour moi.
Et qu’est ce qui te déplait ?
Honnêtement, rien. Il n’y a rien de problématique là-dedans pour moi. Je suis payé à parcourir le monde. Jamais je n’aurais pensé que je pourrais aller dans tous ces pays et voir plein de choses différentes comme ça.
Quel pays as-tu préféré ?
(il hésite) Hmmmm, ça dépend du critère que tu veux prendre en compte. Si c’est d’un point de vue basket, c’est la France car ça fait partie des dix meilleurs championnats au monde et, à part en Lituanie, je n’ai pas trouvé un meilleur niveau. Si tu veux me parler de la qualité de vie, je pense à Chypre. C’est vraiment agréable d’y vivre, une île magnifique.
Et en ce qui concerne la nourriture ?
Alors, je n’ai pas encore goûté de spécialités françaises donc je ne peux pas mettre la gastronomie française en jeu. Voyons voir… C’est une bonne question. Je ne peux pas dire que la nourriture européenne est meilleure que ce que je mangeais à la maison. Je viens de Louisiane, j’adore la nourriture épicée et je remarque que vous n’êtes pas très porté sur les épices en Europe. Donc je vais dire la gastronomie de chez moi.
Il y a encore un endroit où tu aimerais jouer avant la fin de ta carrière ?
Avant ma retraite, j’aimerais jouer en Euroleague. La Russie a un gros championnat… Si je devais nommer quatre pays, je te dirais la Russie, la Turquie, l’Allemagne et l’Espagne. Ils ont tous des grosses équipes d’Euroleague. Et j’aimerais y jouer au moins deux ans, avant que je ne puisse plus faire du basket.
« On va s’en sortir »
Tu n’es pas attiré par l’Asie ?
Ça ne me dérangerait pas de jouer en Chine ou en Corée, surtout parce que les salaires sont très bons là-bas. Mais si l’on prend en compte le prestige des championnats, l’Europe est la plus respectée au monde, hors NBA. Si je ne peux pas aller en NBA, je préfère jouer dans des gros championnats européens et puis, peut-être si je suis satisfait de ce que j’ai fait, j’irai terminer ma carrière en Chine. En plus, les Asiatiques prennent des joueurs qui ont joué en NBA ou en Euroleague donc il faut que j’aille en Euroleague avant d’envisager la Chine, la Corée ou le Japon.
Être un globe-trotter, c’est donc un choix délibéré ?
Oui, il y a une part de choix mais il faut aussi prendre en compte les circonstances. On se plaît dans beaucoup de pays mais, à la fin, tu peux être obligé de partir car tu n’es pas payé. J’ai été deux ou trois fois dans des situations comme ça. Mais souvent, c’est moi qui choisis de bouger comme ça.
Est-ce que tu songes à te poser ? En France par exemple ?
Oui, ça me dirait bien de rester en France. Je m’y plais, le championnat est bon, très respecté. Si on me propose quelque chose de solide en France cet été, je reviendrai.
Nancy, c’est une bonne opportunité pour toi que de jouer dans un championnat européen de bon niveau ?
Oui, la Pro A est très respectée en Europe. Y avoir joué m’aidera beaucoup dans ma carrière. Je suis très heureux que Nancy m’ait donné la chance de venir jouer ici. À part ça, c’est une belle ville, pas trop grande, pas trop petite. C’est idéal pour un basketteur. Je n’ai pas encore vraiment eu la chance de visiter mais je vais aller explorer Nancy dans les prochains jours, voir ce que la ville cache.
Pour le moment, tu es plutôt performant en Pro A et tu as contribué à casser la série de défaites de Nancy. Donc c’est plutôt positif ? (ndlr : interview réalisée avant la défaite à Cholet)
Je suis ravi qu’on ait enfin gagné ! Ça m’enlève un peu de pression car j’avais l’impression au début que les gens étaient sceptiques à propos de moi, qu’ils pensaient que j’étais trop petit pour apporter ce dont l’équipe avait besoin, que je ne serais pas bon en Pro A. Donc cette victoire m’enlève un certain poids de mes épaules. Avant que je n’arrive, Nancy restait sur six défaites consécutives donc le club m’a fait venir pour tenter de briser cette spirale. Mais c’était une bonne équipe, ils auraient gagné avec ou sans moi. Maintenant que la série de défaites est derrière nous, c’est l’heure de gagner. On va s’en sortir.
Qu’est-ce que tu attends de la fin de saison ?
J’espère qu’on pourra faire les playoffs ! On va prendre les matchs un par un. Il faut d’abord qu’on se sorte du bas du classement, le club ne mérite pas d’être à cette place. Et quand on aura gagné quelques rencontres, on pourra tenter de faire un dernier rush pour les playoffs.
Tu es surpris pour l’instant de ce que tu as vu en Pro A ?
Non, je savais à quoi m’attendre car j’ai parlé avec Marvin plusieurs fois du basket français. Il a amené un peu de France avec lui à Chypre avec du jeu physique, de l’agressivité. Je n’ai jamais été dans un championnat aussi physique mais il m’a bien préparé ça à Chypre au cours des entraînements.
En revanche, ce qui change de Chypre, c’est l’atmosphère au cours des matchs. Là-bas, il y avait vingt fans. Ici à Nancy, il y en a 5 000, quoiqu’il arrive. Victoire ou défaite, ils sont toujours là pour nous encourager. Même quand on enchaînait les succès à Chypre, il n’y avait toujours personne derrière nous. Donc je me plais ici à Nancy grâce aux fans.
Pour finir, tu aurais un mot pour les supporters de Nancy ?
Continuez à croire en nous. Ça va finir par tourner à un moment, on va continuer à se battre pour Nancy. On ne va pas abandonner, on va se battre pour gagner des matchs, pour que les fans soient contents et pour que le club conserve son standing.
Le cinq des plus gros globe-trotters de Pro A :
- Darius Washington (Le Mans) : 7 ans de carrière, 9 pays (Grèce, République tchèque, États-Unis, Russie, Italie, Porto-Rico, Israël, France).
- Julius Hodge (Paris) : 8 ans de carrière, 11 pays (États-Unis, Italie, Australie, France, Venezuela, Chine, Iran, Biélorussie, Vietnam, Porto-Rico, Canada).
- Antonio Grant (Poitiers) : 12 ans de carrière, 9 pays (États-Unis, Liban, Lituanie, Russie, France, Croatie, Ukraine, Taïwan, Mexique).
- Brandon Brown (Nancy) : 4 ans de carrière, 10 pays (Lituanie, Pologne, Portugal, France, Islande, Mexique, Argentine, Uruguay, Équateur, Chypre).
- Marcus Goree (Cholet) : 13 ans de carrière, 7 pays (France, Allemagne, Israël, Espagne, Italie, Russie, Grèce).
Le cinq des plus gros globe-trotters de Pro B :
- Roy Booker (Saint-Vallier) : 7 ans de carrière, 10 pays (Turquie, États-Unis, Pays-Bas, Allemagne, Hongrie, Slovaquie, Syrie, Autriche, Israël, France).
- Jason Forte (Bourg) : 7 ans de carrière, 7 pays (États-Unis, Allemagne, Turquie, Philippines, Roumanie, Argentine, France).
- Darryl Hudson (Charleville) : 6 ans de carrière, 7 pays (Finlande, Hongrie, Allemagne, Nouvelle-Zélande, Australie, Suède, France).
- Wilbert Brown (Aix-Maurienne) : 6 ans de carrière, 6 pays (Israël, Allemagne, Japon, Philippines, Espagne, France).
- John Williamson (Fos) : 5 ans de carrière, 8 pays (France, Pologne, Suède, Philippines, Finlande, Australie, Venezuela).