Avec deux victoires en trois matchs, le Limoges CSP réalise un bon début de saison en Pro A. Si Jean-Michel Mipoka n’a pas été très en vu (4 points et 4 rebonds en 17 minutes), à cause notamment d’un problème d’adresse (23,5%) et de fautes (3,3), il devrait avoir un vrai rôle à jouer cette saison au vu de sa pré-saison et du match des champions où il avait été désigné MVP. Entretien réalisé avant le déplacement à Gravelines.
As-tu changé quelque chose lors de ta préparation pour cette saison en Pro A ?
Non, pas forcément. Après j’ai quand même pris le temps de faire le vide dans ma tête car il s’était quand même passé pas mal de choses la saison dernière… Ensuite je me suis remis au boulot, je me suis dis qu’il fallait que je perde un peu de poids. Mais, vraiment, il fallait que j’arrive en ayant la tête saine et cela a été important.
L’arrivée de Giannakis a changé beaucoup de choses pour toi ?
Cela m’a permis de retrouver la rigueur que j’avais perdue. Le fait de peu jouer fait que tu as tendance à plus te disperser et, là, j’ai tout de suite été mis dans le bain. Cela faisait deux ans que je ne jouais pas beaucoup, c’est toujours compliqué. Cette arrivée m’a permis donc de repartir sur de bonnes bases.
photo : Olivier Sarre
Après ta bonne préparation et ce titre de MVP au match des Champions, sens-tu plus de respect de la part des supporters limougeauds par rapport à l’an dernier ?
Je sens surtout qu’ils découvrent un joueur qu’ils ne connaissaient pas, c’est comme si c’était un renouveau. Je pense que les gens ne s’attendaient pas à me voir jouer à ce niveau-là. Je pense avoir surpris les gens et avoir aussi obtenu de la reconnaissance.
Tu as pris une nouvelle dimension, non ? C’est peut-être toi la meilleure recrue du CSP en ce moment ?
Je pense que cela fait surtout contraste par rapport à l’an dernier. Le fait d’avoir un nouvel entraîneur permet de vraiment faire voir tes qualités, il t’a juste vu en cassette, il ne t’a pas forcément vu sous tes meilleurs jours. Pour l’instant cela se passe bien et pourvu que cela dure… Mes deux premiers matchs ont été plus que moyens (entretien réalisé avant le déplacement à Gravelines, NDLR) mais il en reste encore pour se rattraper.
Sur ces deux premiers matchs ce sont déjà les fautes qui te pénalisent ?
Exact, même si contre Strasbourg j’ai joué un peu plus longtemps. Mais c’est vrai que cela m’a pénalisé. Après c’est à moi de faire attention, de me canaliser, de faire des fautes plus utiles que des fautes bêtes.
photo : Olivier Sarre
Dans l’effectif il y a aussi Fréjus Zerbo qui a fait un match convaincant à Nanterre, penses-tu que vous pouvez avoir un rôle majeur au CSP version 2012/2013 ?
Après rôle majeur c’est un peu beaucoup car, si on regarde bien les rotations, il n’y a pas de joueurs majeurs : on doit tous apporter quelque chose. C’est clair qu’on a des qualités à faire valoir, quand on rentre, on doit faire notre job correctement et ça sera déjà pas mal.
Concernant ce début de saison, tu as des regrets par rapport à la défaite à domicile ?
Oui, on avait à cœur de commencer par une victoire à domicile. À la fin du match il y avait pas mal de regrets. J’espère qu’on va rebondir à domicile où on devra gagner. Il faut se servir de nos erreurs.
Pour toi, cela s’est joué à quoi la défaite contre Strasbourg ?
Cela s’est joué sur des détails, on leur a rendu des actions faciles, derrière, nous, on a eu du mal à attaquer car ils nous ont fait déjouer, ce sont vraiment des détails.
Et concernant le fait que votre entraîneur soit souvent pénalisé, tu n’as pas peur que son nom, sa notoriété vous pose au final des soucis ?
C’est clair que cela a été un moment difficile. C’est un grand nom du basket mais il ne faut pas que cela change quoi que ce soit à notre façon de jouer et à celle d’arbitrer. Ce n’est que du basket, il faut faire abstraction et jouer au basket. Après le coach sait gérer son comportement et les fautes. C’est à nous de savoir gérer le match sur le terrain car si on avait mené de 20 points la faute technique (à Nanterre) n’aurait posée aucun problème.
photo : Olivier Sarre
Tu as pensé quoi de l’ambiance pour cette première pour toi en Pro A avec le CSP ?
On s’attendait à un Beaublanc plein et chaud, on avait répondu aux attentes de l’an dernier ce qui n’est jamais facile. Cela a été vraiment énorme et c’est ce qu’on attend d’eux à chaque fois, et cela peut nous permettre de faire la différence, notamment lors des derbies face à Poitiers ou Boulazac, mais aussi face aux autres équipes.
Le maintien est-il vraiment votre objectif ? Vous ne pensez pas pouvoir viser plus haut ?
On va essayer de se rendre les choses le moins difficile possible, ça c’est sûr. Avant tout, il faut avoir de l’ambition, on joue à Limoges ; pour le public, pour les contenter, le maintien ce n’est pas suffisant. Après, ça reste le plus important : on va partir sur cette base, on va y aller pas à pas. Il ne faut pas se voir trop beau trop vite. Mais c’est vrai que, si j’étais supporter ici, je ne pourrai me satisfaire du maintien.
Tu peux nous expliquer comment un basketteur vit une semaine chargée avec trois matchs en sept jours (Gravelines, Quimper et Le Mans) ?
On est arrivé vendredi soir, on joue Gravelines demain soir et ensuite on part directement, dimanche, pour Quimper où on va surtout axer sur la récupération. On s’est entraîné vendredi matin et on a roulé ensuite tout l’après midi, on va faire le shooting samedi midi. C’est un bon rythme, mais on est professionnel.
photo : Olivier Sarre
Tu sens plus de professionnalisme avec le nouveau coach.
(Il coupe) On va dire plus de rigueur, énormément même. Il est attaché au détail, il n’y a pas de place pour l’improvisation. Il faut se mettre dans les attentes du coach, on joue un basket qu’on avait jamais joué avant.
Pour toi qui est encore jeune et en pleine progression, le Limoges CSP de cette année est le club idéal ?
Oui, c’est vrai, réussir ici cela a du sens par rapport à toute l’histoire du club. Franchement, je me sens dans une bonne position et c’est à moi de tout donner pour continuer sur la lancée des matchs de pré-saison et plus encore.
Pour finir un petit mot pour les supporters.
Qu’ils continuent à nous soutenir avec autant de ferveur et on leur promet de donner le maximum chaque week-end, et encore plus à domicile.