Pour sa saison de promu, l’AS Monaco Basket réalise un exercice plutôt réussi (13v-8d, 8e place). Il faut dire que l’été dernier, l’ASM a fait venir du lourd : Mehdi Labeyrie, Olivier Bardet et Anthony Christophe. Après avoir passé deux saisons à Dijon (Pro B puis Pro A) et avoir connu deux montés successives en 2010 et 2011, le Grenoblois est revenu en Nationale 1 où il réalise une bonne saison (10,3 points à 54,5%, 7,5 passes – premier de NM1 – et 4,6 rebonds pour 16,3 d’évaluation en 33 minutes). Contre Rennes le week-end dernier, il a d’ailleurs été élu MVP de la 22e journée grâce à son triple double (13 points à 4/5, 10 rebonds, 16 passes et 3 interceptions pour 35 d’évaluation). Entretien.
Comment se passe ton retour en Nationale 1 pour le moment ?
Ça ne se passe pas trop mal. Nous avons malheureusement des résultats en dents de scie avec quelques défaites que nous aurions pu éviter. La NM1 s’est homogénéisée vers le haut depuis mes deux années à Reims (2008/10, NDLR), et je pense que c’est plus dû aux coachs qu’aux joueurs eux-même qui sont relativement les mêmes. D’un point de vue individuel, je suis content de ce retour. C’est un plaisir d’aller a l’entraînement chaque jour et de travailler avec de supers coéquipiers, un staff très professionnel et pour un club où l’ambiance est vraiment sympa à tous les niveaux, des mini poussins à l’équipe première.
Cela fait plaisir de retrouver des responsabilités ?
Je ne dirais pas ça car je suis content de mes deux années à Dijon et de mon rôle ou j’ai fait ce que l’on me demandait et cela s’est traduit par une montée et d’un maintien tranquille en Pro A. Je ne cherchais pas forcément des responsabilités. Je cherchais un endroit ou je pouvais montrer qu’à Dijon, malgré mon rôle de doublure, je n’ai jamais arrêté de travailler. J’ai profité de chaque entraînement, de chaque minute auprès de mes coéquipiers, de mes adversaires , et je pense que le meilleur endroit était la Nationale 1. Après, bien sûr, j’ai déjà utilisé plus de chaussures en six mois a Monaco qu’en deux ans à Dijon. Le plaisir, ici, je le prends surtout avec mes coéquipiers, chaque jour.
Après un bon début de saison, vous vivez une période compliquée. Comment l’expliques-tu ?
Je l’explique d’abord sur un problème d’adaptation à la Nationale 1. L’an dernier, aucun de nous, mis à part (Moustapha) Diallo, n’évoluait à ce niveau. Donc on n’avait aucune connaissance de jeu pratiqué des équipes adverses et aussi des individualités du championnat. Ensuite, il y a aussi une adaptation par rapport aux responsabilités se chacun. Cette année, chaque joueurs a des responsabilités différentes que celle de l’année passée. Pas moins importantes, bien sûr, mais différentes. Enfin, il y a aussi l’image que projette Monaco sur les autres équipes. En NM1, on était un peu le club ou l’équipe que tout le monde voulait voir en difficulté au vu du recrutement. On n’était pas prêt à ça.
Vous avez réalisé des gros coups, comme à Orchies, mais vous avez aussi perdu contre le promu La Rochelle à domicile. Pourquoi ?
Déjà, perdre contre La Rochelle à domicile n’est pas la grosse contre-performance de l’année (La Rochelle possède un beau bilan avec 14 victoires en 22 journées, NDLR). Ils jouent un très bon basket depuis le début de l’année. Le match à Orchies est pour l’instant notre match le plus abouti de l’année par contre. On a joué dans une superbe salle, devant un super public. C’était un peu le match qui a mis fin justement à cette période d’adaptation individuelle sur le rôle que devait avoir chacun en NM1. Les contres-performances sont plus sur les matchs perdu à Challans, Rennes, Chartres où l’on était devant à cinq minutes de la fin. On a encore du boulot afin de parvenir à tuer un match.
Comment ça se passe à domicile pour toi qui a vécu des ambiances très chaude ?
Au risque d’en étonner plus d’un, je prends autant de plaisir à jouer devant les Monégasques que les Bisontins. Il y a bien sûr peu de monde dans la salle. Mais les gens dans la salle sont ceux que tu vois chaque jour au club, au marché, aux restaurants. Tu a donc une relation plus directe, plus privilégiée avec eux, tu te dois donc d’en faire autant que si tu jouais devant 4 000 personnes. Le public est composé de beaucoup de passionnés, de bénévoles qui se démènent pour amener du public. Enfin, j’ai le privilège de jouer devant ma famille à chaque match. Et je vous promets qu’un « t’as été nul » de ma famille est plus dur à entendre que des sifflements de 4 000 personnes.
Quelle est ta relation avec Jean-Michel Sénégal, un ancien grand meneur ?
Elle est très bien. Jean-Michel Sénégal est un coach qui fait passer ses messages, ses conseils, ses critiques de manière très calme, très posé et même avec un humour assez subtil parfois. Il arrive toujours à trouver le ton adéquat pour faire passer un message au groupe, aux joueurs. Il bonifie ses joueurs en leur faisant prendre conscience de leur qualité. J’ai connu une approche complètement opposée lors de mes deux dernières années où Jean-Louis (Borg, l’entraîneur de Dijon, NDLR) bonifie ses joueurs en les piquants là où ça fait mal afin qu’ils réagissent. Jean-Michel Sénégal est un ancien meneur international, je le sens bien sur chacune de ses remarques basées ou non sur son expérience d’ancien joueur. Au même titre que mes coéquipiers, que le club, c’est le coach, en terme de personnalité et purement basket, qu’il me fallait cette année pour évoluer.
Sinon comment se passe la vie à Monaco ?
J’ai ma famille à cinq minutes à pied de chez moi. Ma mère est là dès qu’elle le peut. J’ai des partenaires sur le plan humain exceptionnels. Quand je suis bien dans une équipe, cela se ressent dans ma vie. Après la vie a Monaco est vraiment sympa. Au delà de ce que peut véhiculer la Principauté, les Monégasques sont vraiment attachés à leur pays, ont des valeurs patriotiques importantes et sont très ouverts. Ensuite, c’est beau, c’est propre, c’est sécurisé, ça sent bon de partout. Je rencontre quelques fois des stars, comme samedi dernier où j’étais avec Framboisier de « Salut Les Musclés ».
Est-ce que le prince vient et fait encore retarder les matchs ?
Non, le prince Albert, n’est pas encore venu assister à l’une de nos rencontres. C’est, par ailleurs, un fervent supporter de chacune des sections sportives de l’AS Monaco.