Trois jours après la courte, mais non moins importante, victoire contre Pau, Rémy Valin nous a accordé quelques minutes de son temps. L’entraîneur d’Évreux a fait le bilan à froid de ce choc au sommet, tout en se projetant sur la fin de saison.
Comment as tu vécu ce match au sommet ?
Ce match a été d’une rare intensité. Pau nous a imposé un gros combat physique d’entrée de jeu auquel on a eu du mal à répondre au début. Il nous a fallu du temps pour rivaliser sur cet aspect. Le banc avec Lahaou (Konaté), Lamine (Sambe) et Steeve (Ho You Fat) nous a permis d’y arriver. Maintenant, je retiens surtout que le public nous a porté et à poussé les joueurs à se surpasser. L’ambiance était phénoménale, électrique… Je pense que la clé du match est là d’ailleurs.
Quel sentiment prédomine après coup ? La satisfaction d’être revenu à égalité ou la déception de ne pas avoir pris le point-average ?
Aujourd’hui, il n’y a que de la satisfaction. Il n’y a pas si longtemps, nous étions à 2 victoires de Pau. Aujourd’hui, nous sommes à égalité avec six matchs encore à jouer. J’ai peine à croire que le quotient jouera un rôle. D’ailleurs, il reste aussi 6 matchs pour essayer de le récupérer.
Pourquoi ne pas avoir joué à fond cette dernière possession ?
C’est sûr qu’on doit la jouer… Sur les derniers temps morts, on a insisté là-dessus et tout le monde était au courant. Lors de l’action, je rentre quasiment sur le terrain pour pousser mon joueur à jouer. Après, on ne peut pas lui en vouloir. En vidéo, on voit que tout se passe très vite : il a juste un moment d’hésitation en fait et derrière le tir de Steeve arrive au moment du buzzer donc c’est une question de dixième de secondes. Mais qu’est ce qui nous dit que, s’il était parti en drive, il n’y aurait pas eu une interception ou un contact illicite qui aurait pu engendrer un lay-up au buzzer de Pau ? Là, on aurait eu l’air bien malin…
Maintenant, je voudrais réagir par rapport à ce que j ai pu lire après le match. Déjà, il faudrait regarder devant sa porte avant de venir parler des autres. Deuxièmement, tout est allé très vite aujourd’hui (ndlr : hier) sur Internet avec surtout une brève parue dans la presse paloise qui stipule « qu’il y a des joueurs qui ont un QI basket et ceux qui n’en ont pas, Drake Reed fait partie de la deuxième catégorie » qui est irrespectueuse et insultante, à la fois pour Drake et pour l’ALM Évreux. J’apporte tout mon soutien à Drake qui est un joueur exemplaire dans le travail, l’attitude, l’amour du maillot puisque cela fait trois saisons qu’il est chez nous. De plus, il a connu des moments difficiles avec diverses blessures ces dernières années et il n’a jamais rien lâché. J’ai énormément d’affection pour ce joueur, même s’il n’est pas parfait comme tout le monde.
Maintenant, c’est vraiment objectif première place…
Bien sûr qu’on pense à la première place et on va se battre pour. Mais elle est très loin encore et il nous reste de très gros matchs à jouer. De plus, on oublie un peu vite que Châlons-Reims n’est pas si loin que ça et que, s’ils gagnent à Pau lors de la prochaine journée, ils seront dans le sprint final. J’ai envie de dire maintenant que il n’y plus de calculs à faire, il faut juste penser au match suivant, à l’entraînement suivant… Et on verra.
Votre calendrier semble plus favorable que celui de Pau, mais vous allez avoir bon nombre de matchs-pièges…
Je ne sais pas s’il y a un calendrier plus favorable qu’un autre. D’ailleurs, il faut aussi intégrer le calendrier du CCRB. De plus, aller jouer à Denain n’est pas cadeau en ce moment. Lille est intraitable à domicile ces derniers temps, Le Portel est quatrième du championnat etc. Il n’y aura de matchs facile pour personne.
Est-ce que vous avez conscience de vivre une saison fabuleuse ?
Oui, c’est une saison exceptionnelle. Quelque soit le dénouement, on peut déjà être très fier de ce qu’on fait les joueurs et d’avoir retrouvé la salle Jean Fourré des plus grands soirs.