Est-ce l’un des plus grands exploits de l’histoire du basket français ? On n’en est pas loin. De la Pro A ? Sans aucun doute. La JSF Nanterre est allée au bout de son rêve. Parti du plus bas niveau départemental en 1987, le club francilien est aujourd’hui au sommet du basket hexagonal, la nouvelle place forte de la Pro A. Historique.
Photo : Claire Macel
Des derbys de Hauts-de-Seine du dimanche matin à l’Euroleague, onze montées, zéro relégation, voilà le parcours exceptionnel qu’a accompli Pascal Donnadieu à la tête de la JSF. L’histoire relève d’un conte de fées, presque de l’irréel. Mais pourtant, Nounours, tel qu’il est désormais surnommé par ses joueurs, a bien écrit l’une des plus belles pages de l’histoire du sport français.
Au delà de la montée en puissance exceptionnelle de Nanterre depuis plus de deux décennies, qui aurait encore misé un euro sur le club banlieusard au début de saison ? Avant-dernier budget du championnat avec 2,6 millions d’euros, promue dans l’élite il y a deux ans, la JSF s’attendait à souffrir et à lutter pour le maintien. Mais aujourd’hui, contre toute attente, c’est bien l’équipe nanterrienne qui inscrit son nom au palmarès de la Pro A ! Un exploit sans précédent à la hauteur de la qualité du jeu proposé par le groupe de Pascal Donnadieu.
Immense. Colossale. Les superlatifs manquent pour décrire la portée de la performance réalisée par la JSF. Aujourd’hui, Nanterre est la meilleure équipe de France. 26 ans après être parti du bas de l’échelle, le club francilien se retrouve sur le toit du basket français.
Nzeulie, le héros ! (photo : Claire Macel)
Pourtant, la SIG a longtemps cru pouvoir se mettre en travers de l’inévitable sacre nanterrien. Galvanisés par l’énorme enjeu de ce Match 4, win or go home, les Alsaciens ont attaqué la rencontre tambour battant. Avec les deux frères Greer au four et au moulin, Strasbourg s’est vite échappé (9-19, 9e minute). Mais sans s’affoler outre mesure de ce début de match raté, la JSF a vite su refaire son retard dans le sillage du trio Nzeulie – Judith – Lighty qui a passé un 13-0 aux visiteurs (22-19, 12e minute).
Sur un nuage, les deux extérieurs français ne se sont pas arrêtés là. Bien au contraire. En enquillant les actions de hautes volées, la JSF a peu à peu creusé l’écart (35-25, 17e minute) sur les ailes de son infernal duo. Mais, profitant d’une baisse de régime francilienne et de l’excellent passage de Romain Duport, la SIG est parvenue à revenir au contact juste avant de revenir aux vestiaires (40-36, mi-temps).
Incapable de scorer de loin, les hommes de Vincent Collet misent tout sur leurs intérieurs. Alexis Ajinça démarre bien le troisième quart-temps, Ricardo Greer vient au soutien de son pivot mais les deux compères restent trop seuls. Nanterre en profite pour continuer à faire la course en tête : David Lighty est en démonstration et maintient l’écart avant que le facteur X Jérémy Nzeulie ne rentre à nouveau en scène pour enflammer Coubertin. Et quand Chris Warren marque au buzzer, la JSF a une main sur le trophée de champion de France.
Photo : Claire Macel
Le début de quatrième quart-temps fait définitivement basculer le match dans l’irrationnel : touché par la grâce, Jérémy Nzeulie enfonce Strasbourg. Rien ne peut arriver à Nanterre croit-on alors (68-54, 33e minute). Mais, au courage, Strasbourg parvient à grignoter son retard et à remettre une énorme pression sur la JSF (70-68, 36e minute). Nanterre retrouve toutefois son adresse au meilleur moment : pendant que la SIG oublie de défendre, Stephen Brun et David Lighty enchaînent deux tirs primés décisifs pour redonner confiance à tout un peuple (76-68, 37e minute). Les Alsaciens ne reviendront pas. Dans un Coubertin en fusion, la JSF maîtrise le money-time et remporte cette Pro A 2012-2013 (83-77, score final). Tout simplement énorme. La nuit va être longue à Paris.
Les champions de France 2013 : Chris Warren, Trenton Meacham, Xavier Corosine, Jérémy Nzeulie, Marc Judith, David Lighty, Chris Oliver, Stephen Brun, Johan Passave-Ducteil, Juan Palacios, Charles Jackson, Jerry Boutsiele, Pascal Donnadieu, Franck Le Goff, Jean Donnadieu, l’ensemble du staff technique et des dirigeants ainsi que Seidou N’Joya, Rashaun Freeman, Chris Massie et Mamoutou Diarra, passés par la JSF au cours de cette saison.
Photo : Claire Macel