Après avoir passé deux saisons au SLUC Nancy où il s’est illustré en Espoirs mais n’a joué qu’à une reprise en Pro A, Vincent Pourchot a quitté le monde des centres de formation pour signer à Lille, en Pro B. Juste après son installation à Lille, le plus grand basketteur français de l’histoire (2,22 m) a répondu à nos questions.
Comment se sont passées tes vacances ?
Vincent Pourchot avec Nancy à Boulazac (photo : Loïc Favard)
Je suis parti pendant un mois à Dallas – du 19 juin au 19 juillet) où je me suis entraîné, c’est un style différent de ce que l’on peut faire en France. J’ai beaucoup travaillé, j’ai pris 3 à 4 kilos. On a fait beaucoup de travail individuel sur les mouvements intérieurs, de la musculation et des matches deux fois par semaine. Les matchs étaient entre tous les joueurs partis s’entraîner aux Etats-Unis, il y avait des joueurs de différents agents. Moi j’étais avec Benjamin (Sene) et d’autres espoirs.
Maintenant que tu es rentré, tu as trouvé cela bénéfique ?
Oui, oui je me sens beaucoup mieux. En plus, je n’ai pas eu de problème de genou j’étais content, je me sentais bien.
Tu as signé à Lille au mois de juillet donc ton avenir était encore flou quand tu étais là bas ?
Oui car en fait, tout s’est fait quand j’étais à Dallas. J’ai fait confiance à mes agents, ils m’avaient certifié qu’ils allaient me trouver quelque chose et cela a été le cas. J’avais deux/trois rumeurs au départ mais pas d’offres. Au final, deux clubs m’ont proposé un contrat (Charleville et Lille).
Tu es content d’avoir choisi Lille au final ?
Oui, très content même. Je me suis entretenu par téléphone avec le coach, on a discuté et on a dit qu’on allait faire du bon travail ensemble.
Tu as des attentes particulières ?
Vincent Pourchot face à Joffrey Lauvergne (photo : Olivier Fusy)
J’attends surtout d’avoir du temps de jeu et de voir si je suis capable de jouer dans le monde professionnel car à Nancy je n’ai pas pu avoir ma chance.
Tu n’es pas un peu déçu de la tournure des choses à Nancy et de ne pas avoir pu jouer en professionnel ?
J’étais frustré au départ, les premiers mois, et puis j’ai vite compris que cela allait durer donc je me suis concentré sur le championnat espoir. J’étais très proche du coach en espoir et je voulais réaliser une grosse saison. Quand ça n’allait pas on se disait les choses et on avançait, au final, il m’a bien fait progresser.
Tu sors d’une bonne saison, quel est le bilan selon toi ?
Bien, faire mieux je ne sais pas. De toute façon on peut toujours mieux faire. On va dire que c’est plutôt bien, j’ai fini deux années de suite avec la meilleure évaluation du championnat, j’ai été récompensé l’an dernier. Cette année je n’en ai pas eu, mais on ne peut pas l’être tout le temps, notre position au classement a peut être joué aussi. Dans l’ensemble, je suis satisfait, on était que trois espoirs (Benjamin Sene s’est blessé et a raté la fin de saison), on s’est bien débrouillé.
Tu as été déçu de ne pas faire partie de 5 type de la saison 2012/2013 ?
Un petit peu au début et c’est normal, c’est vite passé car je me suis dis ‘tu l’étais l’an passé’ et puis j’avais d’autres choses à penser à ce moment là qu’à mes récompenses individuelles.
Tu arrives dans un championnat que tu ne connais pas en pleine reconversion, qu’en penses-tu ?
On va faire 44 matches c’est bien, cela va me permettre en tant que jeune de prouver mes capacités. Après au niveau de la Pro B en elle-même je ne connais pas du tout, j’ai du voir deux ou trois matches mais c’est tout.
Tu as un physique que l’on peut qualifier d’exceptionnel (2,22m), tu es obligé de t’adapter, peux-tu nous expliquer en quoi ?
J’ai investi dans des machines pour le renforcement des jambes, une autre axée sur la récupération, dans des élastiques pour effectuer des étirements, dont un grand de 7 mètres afin de pouvoir courir avec de la résistance. J’essaye de travailler un maximum, je sais que j’ai un physique qui met du temps à se renforcer. Je n’ai jamais eu de gros soucis physiques, je sens que je progresse au fur et à mesure et c’est le principal. J’ai eu des déceptions sportives bien sûr avec des médailles non obtenues en équipe de France, les trophées du futurs ratés mais voilà c’est les aléas d’une vie de sportif.
Ta taille est-elle un avantage dans le basket ?
Oui bien sûr mais pour cela il faut trouver l’équipe qui sait t’utiliser correctement. Ce n’est pas un problème de dire si avec mon physique je suis capable de jouer ou pas. Il faut trouver le coach et l’équipe qui sait t’utiliser. Par exemple, si je vais dans un club qui me demande de jouer en contre attaque, ce n’est pas mon profil. Moi je peux être utilisé quand j’ai la balle sous le panier car il y a pas grand monde qui peut venir me la prendre, ou sinon, avec les transferts de balle car j’ai une assez bonne vision de jeu. Je ne suis pas quelqu’un qui a les mains pâteuses, j’attrape bien les ballons donc ça va.
Du coup, cette philosophie de jeu tu en as parlé avec ton futur coach ?
Oui tout à fait. Mais c’est quelque chose qui reste entre lui et moi, mais on va dire que le projet qu’il a est un peu ce que je faisais à Nancy, c’est-à-dire du pick and roll, transfert de balle, etc. Le coach m’a appelé et il a vu ma motivation. Je veux prouver aux gens de quoi je suis capable. La moitié du basket français dit que je ne suis pas capable, que je fais juste 2m22 et que je ne peux pas courir. Ils ne connaissent pas mes capacités, tout le travail que j’effectue… Ça va être dur je le sais, il y aura des hauts et des bas, il ne faudra jamais lâcher.
Tu veux aller à Lille pour faire comme un tremplin de ta carrière. Est-ce du coup tu t’es fixé un plan de carrière ?
Oui, j’aimerais bien viser le basket européen, jouer en Euroleague. Après pourquoi pas la NBA, ce n’est pas mon objectif numéro 1, mais si cela se présente, pourquoi pas. Pour l’instant, tout va bien dans mon plan de carrière, je suis passé par l’INSEP, puis par les espoirs et maintenant j’arrive en Pro B. Je n’ai pas grillé d’étape.
Vous êtes vous fixé des objectifs collectifs avec Lille ?
Je t’avoue que là je ne peux pas te répondre car je suis arrivé il y a seulement quelques jours (itw réalisée il y a une dizaine de jours, ndlr). J’ai seulement effectué les tests médicaux et nous allons nous rencontrer avec mes coéquipiers dans les jours qui viennent. Après bien sûr les playoffs sont envisageables.
Peux-tu donner aux lecteurs le programme de ce début de présaison ?
En gros, on nous a expliqué qu’on allait faire beaucoup de physique, peu d’opposition et beaucoup de fondamentaux au niveau du jeu, mais après comme je t’ai déjà dit c’est un peu le flou, vu que je viens d’arriver. Peu importe le travail, je sais de quoi je suis capable et les gens autour de moi le savent aussi.
Les critiques que tu as pu entendre sur toi t’ont-elles touché ?
Non, pas du tout. Elles me motivent encore plus. Si je réussis, les gens après viendront me manger dans la main et là je pourrai leur dire « allez bien vous faire… ». Je ne veux pas être vulgaire mais je sais qui m’encourage à réussir et qui ne croit pas en moi. Ça va être dur mais je suis prêt à cela.